Organisé par l'Association sportive des médecins du Grand-Alger (ASMGA) et placé sous le haut patronage du ministère de la Jeunesse et des Sports, un congrès international de médecins du sport se tient du 10 au 14 novembre dans la localité de Beni Abbès (240 km au sud de Béchar) qui, à l'occasion, est sortie de son isolement. Créée en 1998 et dirigée par le professeur Bendib, l'ASMGA à but non lucratif se propose, selon ses statuts, de promouvoir le sport au sein de la corporation médicale, de la population et de porter aide et assistance aux malades et aux nécessiteux. Les multiples interventions bénévoles, malgré les moyens limités dont elle dispose, sont pluridisciplinaires : football, volley-ball, cross, semi-marathon, tennis, etc. C'est la deuxième fois au cours de l'année 2005 que l'association décide d'organiser une mission médicale spécialisée à Beni Abbès, composée de 20 médecins spécialistes avec le concours de praticiens scientifiques étrangers, notamment français et tunisiens. La participation de ces derniers a rehaussé l'importance de la manifestation scientifique. La population de la petite agglomération (12 000 habitants) n'attend que la visite de la délégation médicale, qui constitue pour elle une bouffée d'oxygène, car au sein de la structure sanitaire de 120 lits de Béni Abbès, il n'y a aucun médecin spécialiste, les 10 médecins qui exercent à l'hôpital sont tous des généralistes. Ils reçoivent en consultation aussi des patients de différentes localités de la circonscription de Béni Abbès, qui sont souvent atteints de pathologies dépassant leurs compétences médicales et qui sont dirigés vers Béchar. Jeudi dans la matinée, le professeur André Monroche, président de la société française de médecine du sport, a ouvert le congrès sur une communication portant sur « Les risques spécifiques de la pratique de la savate française ». Après avoir mis en relief les risques encourus par la pratique de cette boxe d'origine française, notamment ceux liés aux traumatismes maxillo-faciaux qui paradoxalement, notera-t-il, sont moins fréquents et plus bénins que ceux constatés dans les sports de combat des autres disciplines. D'autres risques sont passés en revue comme ceux relatifs à l'ophtalmologie, la fracture de l'orbite, le décollement de la rétine, la cataracte, le traumatisme des membres supérieurs et inférieurs (fracture de la clavicule, luxation de l'épaule, jambes...). Mais le danger le plus à craindre dans cette discipline relève de la neurologie et à long terme de l'ophtalmologie. C'est pourquoi, prévient le professeur Monroche, qu'il est indispensable de se prémunir contre les risques vitaux par une bonne protection et un encadrement juridique. La deuxième communication du président de la société française de médecine du sport a abordé le thème de la visco-supplémentation, cette pathologie arthrosique dont souffrent de nombreux sportifs, ses conséquences sur leur santé et les moyens thérapeutiques susceptibles d'atténuer la douleur par des injections intra-articulaires d'acide hyaluronique. L'intervention de Mme Christiane Monroche a porté sur « les conseils diététiques adaptés au Sahara ». Suivie de celle du docteur Rezgui sur « l'intégration au sport », et enfin la dernière du docteur Maldji sur « les talalgies chez les coureurs. » A la fin de la séance de ces communications et dans le cadre des activités caritatives en présence des membres de la délégation médicale, le wali a procédé à une cérémonie de remise, au profit des malades et des nécessiteux, d'un lot constitué de 3 fauteuils roulants, de fournitures scolaires et de jouets. Dans l'après-midi, la mission médicale s'est déplacée à l'hôpital pour dispenser des soins et effectuer des consultations internes et externes au profit des patients atteints de pathologies relevant de la gynécologie, de la chirurgie, de l'orthopédie, de la gastro-entérologie et de maladies chroniques, telles que le diabète, l'asthme et l'hypertension. Un important lot de médicaments, composé essentiellement d'antalgiques, de vitamines, d'antibiotiques, de lait pour bébé, ont été remis à la direction de l'hôpital. L'équipe médicale compte poursuivre jusqu'à aujourd'hui son périple scientifique à travers les localités de Kerzaz et Tamtart, dont les habitants sont déjà au courant de sa visite, pour apporter assistance et soins à ces populations éloignées du chef-lieu de wilaya et qui souffrent terriblement de l'absence de spécialistes. Le séjour de la mission médicale s'achèvera aujourd'hui par une course randonnée dite « Parcours santé » sur 20 km, à proximité des dunes de sable doré de Beni Abbès, un site d'une beauté envoûtante.