Le Medghacen a désormais un club d'amis. «L'Alliance des amis du Medghacen» est née cette semaine à Batna. Des intellectuels et des hommes d'action réunis autour de l'idée de redorer le blason de ce monument, symbole de la profondeur de notre histoire, ont fondé cette association qui s'est donné comme objectif un chapelet de missions. Des rêves et des ambitions qui n'ont rien d'irréalistes. D'ailleurs, avant même de signer l'acte de naissance, «l'Alliance» s'est distinguée à l'occasion des festivités du 1er Novembre dernier par l'organisation d'un marathon national. L'événement sportif, qui aspire déjà à s'inscrire sur l'agenda international, a été un franc succès grâce à une participation record et surtout un niveau d'organisation louable. Le marathon du Medghacen sera l'événement phare de l'Alliance. Mais derrière la compétition sportive se profilent des ambitions liées à la sauvegarde et la mise en valeur du monument et de tout le patrimoine archéologique de la région. Le parc des vestiges historiques dont regorge Batna est livré à lui-même. C'est le constat ayant motivé la création de l'association. Le tombeau du Medghacen est sur le point de s'effondrer, Lambèse est bouffée par le béton, et Timgad est loin de briller, en dépit du prestige de ses monuments. C'est là que compte intervenir l'association, présidée par Azeddine Guerfi, en appoint aux efforts déployés par les autorités locales et les services du ministère de la Culture. Sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine immatériel des Aurès est l'objectif de «l'Alliance»; tous les moyens et les activités prévus sont mis au service de cette noble mission. Cela passe par l'organisation «de manifestations sportives d'envergure nationale et internationale afin d'attirer l'attention des médias, des pouvoirs publics et de la population sur la richesse et l'importance du patrimoine archéologique de la région», lit-on dans les statuts de l'association. Les membres fondateurs visent aussi à «sensibiliser les citoyens des villages mitoyens sur les sites archéologiques, les élèves et les étudiants à la nécessité de la préservation et la valorisation des monuments de la région par le biais d'expéditions et d'excursions de découvertes sur les sites afin qu'ils prennent conscience de leur richesse qui est de nature à créer de l'emploi […] et à développer une véritable économie locale». Pragmatique, l'association compte aussi faire connaître les dimensions civilisationnelles et culturelles de la région afin d'en faire une destination principale du tourisme culturel en Algérie. Comment faire ? L'association promet de mettre en réseau les compétences de tous les acteurs, à savoir pouvoirs publics, élus, universitaires et techniciens, autour de la conservation, restauration et mise en valeur du patrimoine des Aurès. En outre, il est prévu d'œuvrer pour la valorisation et la promotion des traditions populaires, d'encourager les cultures en terrasses dans les montagnes, qui est le savoir-faire et le labeur de nombreuses générations d'Aurèssiens, et faire assister les agriculteurs locaux par des professionnels algériens et étrangers pour améliorer leurs performances.