Un kamikaze au volant d'un tracteur à la remorque piégée a tué hier au moins onze personnes devant un hôpital du nord-ouest du Pakistan, pays en proie à une vague meurtrière d'attentats perpétrés par les taliban alliés à Al-Qaïda. Il s'agit de la quatrième attaque suicide en cinq jours au Pakistan. L'hôpital privé appartient à une fondation chiite, une minorité au Pakistan qui est souvent la cible des taliban, radicaux sunnites, notamment durant le mois de Moharram, et à l'approche de la fête de l'Achoura, célébrée par les chiites. L'attaque a eu lieu dans la banlieue de Hangu, une ville garnison proche des zones tribales, bastion des taliban et principal sanctuaire dans le monde du réseau d'Oussama Ben Laden. Le kamikaze a précipité son tracteur à l'entrée de l'hôpital et fait exploser un charge d'environ 250 kg cachée sous des matériaux de construction sur sa remorque. Mercredi, un kamikaze avait tué 17 personnes à un terminal de bus d'un marché très fréquenté de Kohat, une autre ville garnison non loin de Hangu. La veille, le Premier ministre de la province du Baloutchistan, avait échappé à un attentat suicide visant son convoi et qui a fait un mort. Et lundi, deux kamikazes avaient tué 43 personnes un des districts tribaux bastions des insurgés islamistes, en visant une réunion de chefs tribaux ayant levé des milices antitaliban. Cette attaque avait été revendiquée immédiatement par le Mouvement des taliban du Pakistan (TTP), qui a fait allégeance à Al-Qaïda et est le principal responsable de la campagne d'attentats qui ensanglante le Pakistan depuis juillet 2007. Ces trois dernières années, près de 4000 personnes ont péri dans tout le pays dans plus de 420 attentats, suicide pour la plupart.