Les comités de direction des deux agences prévues par la nouvelle loi sur les hydrocarbures promulguée le 19 juillet dernier, à savoir l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) et l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) ont été installés, hier, par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil et de plusieurs membres du gouvernement. L'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) est présidée par Sid Ali Betata, et l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) est présidée par Nourredine Cherouati. Avant cette nomination, M. Betata occupait le poste de directeur de l'exploitation et de la conservation des gisements au ministère de l'Energie. M. Cherouati était à Milan où il occupait le poste d'administrateur de TMPC, la société chargée de gérer le Transmed (gazoduc reliant l'Algérie à l'Italie). Il a aussi occupé le poste de PDG de Naftal ainsi que celui de secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines. Les deux structures sont dirigées par un directoire composé de 5 membres. En plus de M. Betata, le directoire d' Alnaft est composé de Djilali Takherist, Khelil Ouahmed, Hocini Arezki, Bousadra Sid Ali et Mme Nadjet Dali, tous cadres du secteur. Le directoire de l'Agence de la régulation, en plus de M. Cherouati, est composé de Messikh Mohamed Ali, Alouani Rabah Nadir, Naït Mohamed Habib et Bouziane Hocine. Les permis seront soumis au conseil des ministres Lors de son allocution, le chef du gouvernement a indiqué : « L'acte que nous accomplissons en ce jour s'inscrit dans le cadre de l'adaptation de l'économie nationale aux règles et aux impératifs de la compétitivité, de la transparence et de la productivité maximale. Cet acte constitue également une évolution essentielle sur la voie de la bonne gouvernance à travers laquelle, l'Etat et l'entreprise assument chacun leurs responsabilités respectives, avec comme souci partagé la promotion permanente des seuls intérêts de la nation. » « La nouvelle loi est destinée à accroître la mise en valeur de près de la moitié de son domaine minier en matière d'hydrocarbures qui demeure encore vierge », a-t-il précisé. « Sous la supervision du ministre de l'Energie et des Mines, ces deux nouveaux organes devront veiller à soumettre toute attribution de nouveaux permis à la décision ultime et préalable du Conseil des ministres ainsi qu'en dispose la loi », a ajouté M. Ouyahia. Le chef du gouvernement a appelé Sonatrach à développer davantage ses compétences pour pouvoir, dans une compétition transparente avec les opérateurs étrangers, conserver seule un seuil toujours important d'obtention de permis d'exploration dans le cadre des appels d'offres, tout comme elle devra veiller à prendre, chaque fois que la rentabilité le suggère, la part que lui octroie la loi, au nom de l'Etat, dans les découvertes qui seront réalisées par des opérateurs étrangers. Abordant l'utilisation des ressources financières, le chef du gouvernement a estimé que « pour la première fois, notre pays a atteint un niveau annuel de 750 milliards de dinars de transferts sociaux multiformes, soit plus de 10 milliards de dollars par an, un effort jamais atteint même durant les années du socialisme en Algérie ». Comme il a annoncé que le programme quinquennal de soutien à la croissance d'un montant de 55 milliards de dollars lancé par le chef de l'Etat « est en voie d'atteindre à présent 60 milliards de dollars avec les nouvelles opérations complémentaires décidées par le chef de l'Etat pour les wilaya du Sud et des Hauts Plateaux et qui sont en cours de mise au point ». Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a pour sa part indiqué que « la principale nouveauté introduite par la nouvelle loi relative aux hydrocarbures concerne deux fonctions essentielles qui relèvent de la puissance publique, qui étaient exercées par Sonatrach et l'Administration centrale sectorielle et qui seront confiées maintenant à deux agences de l'Etat, ALNAFT et l'ARH. Expliquant le fonctionnement des deux structures, le ministre a indiqué que les deux agences nationales qui jouissent de l'autonomie de gestion seront administrées par un Comité de direction et rattachées administrativement au ministre de l'Energie et des Mines. Les règles de fonctionnement, le personnel et le mode de financement de ces deux agences garantissent l'impartialité, la transparence et la pertinence de leurs décisions, a indiqué le ministre. Pour le ministre de l'Energie, « il s'agit d'un réaménagement institutionnel plus transparent, plus à même de renforcer le rôle de l'Etat et d'encadrer la mise en place d'une économie de marché en Algérie et de rendre le secteur des hydrocarbures plus efficace dans un monde en continuelle mutation ». Avec l'installation de ces deux structures, le monopole de Sonatrach prend fin.