Après des bombardements aériens et des tirs à l'artillerie lourde, les renforts de l'armée se sont positionnés aux alentours des maquis de Sidi Ali Bounab. L'offensive militaire lancée le 9 décembre contre des positions de la branche locale d'Al Qaîda dans le massif forestier de Sidi Ali Bounab, à l'est de Tizi Ouzou, a pris fin jeudi dernier. Même si aucun bilan officiel n'a filtré de cette opération de ratissage d'envergure, des informations – non encore confirmées jusqu'à hier après-midi – font état de l'élimination d'une dizaine de terroristes. Les pilonnages intensifs à l'artillerie lourde et les roquettes tirées par les forces héliportées sur les endroits ciblés par le ratissage ont permis également la destruction de casemates. L'émir national du GSPC, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, serait parmi le groupe terroriste pourchassé depuis une semaine par les forces de l'ANP dans les maquis surplombant les localités d'Aït Slimane, Ichakalen et Aït Saâda, entre Tizi Ouzou et Boumerdès. C'est la présence présumée de ce chef terroriste parmi le groupe encerclé dans cette zone montagneuse difficile d'accès qui a amené le commandement militaire à y mettre en place un dispositif sécuritaire «spécial». Cette opération est intervenue à la suite de la capture, le 6 décembre dernier, de deux terroristes à Si Mustapha, dans la wilaya de Boumerdès. Ils auraient donné des renseignements aux services de sécurité sur la tenue d'une importante réunion pour redynamiser l'action terroriste en Kabylie, notamment après les pertes subies par les «katibats» activant sous la bannière de l'ex-GSPC. Après des bombardements aériens et des tirs à l'artillerie lourde ayant ciblé plusieurs endroits suspectés d'abriter des caches terroristes, les renforts de l'armée, dont des parachutistes, se sont positionnés aux alentours des maquis de Sidi Ali Bounab. Pour éviter une éventuelle fuite des terroristes vers les maquis limitrophes, les troupes de l'ANP ont ouvert d'autres fronts, bouclant un important périmètre allant de la forêt de Mizrana à l'ouest de la wilaya de Tizi Ouzou jusqu'à Beggaz (Bouira). D'autres renforts ont été ainsi déployés à Lakhdaria, Zbarbar et Kadiria, à l'ouest de Bouira. Pour les besoins de l'opération, les réseaux de téléphonie mobile étaient brouillés durant tout le déroulement du ratissage. Objectif : empêcher les terroristes de coordonner leurs actions. L'inactivation des trois opérateurs Djezzy, Nedjma et Mobilis aura facilité ainsi l'avancée des troupes pédestres dans des endroits minés par des bombes artisanales commandées à distance.