- Comment la société Abener est-elle arrivée sur le marché du solaire ? Alberto García de Luján Picardo : L'une des maximes qui a toujours animé Abener consiste à promouvoir l'amélioration continue et à avoir une vocation clairement orientée vers le client. Ceci, allié à la demande mondiale de nouvelles alternatives énergétiques sont les clés qui ont permis à Abener de centrer tous ses efforts depuis 2007 sur le développement des centrales thermo-solaires. Ce qui caractérise Abener depuis ses débuts, c'est sa capacité à relever des défis, dont le développement des technologies, sans mentionner ses expériences préalables dans ce domaine. La formule de son succès repose sur une bonne gestion de la connaissance et sur une équipe humaine dotée d'expertise, d'efficacité, de positivité et d'une vision d'avenir. Le meilleur exemple offert par Abener à ce jour s'illustre à travers son portefeuille intégré par les projets de son client Abengoa Solar comme le site Solúcar, la plus grande plateforme solaire d'Europe, de 300 MW, au sein de laquelle se trouvent en fonctionnement les premières et les plus importantes centrales dotées de la technologie de tour solaire. En outre, nous travaillons à l'heure actuelle sur quatre autres plateformes solaires d'une puissance de 100 MW chacune, constituées par deux centrales de collecteurs cylindro-paraboliques (CCP), sur la plus grande centrale solaire des Emirats arabes unis, Shams-1, de 100 MW ; sur la centrale solaire la plus importante du monde, Solana, d'une puissance de 280 MW. - Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la technologie employée pour la centrale de Hassi R'mel ? Juan Rodriguez Cattaneo : Ce projet pionnier, mis en œuvre par les sociétés Abener et Teyma, produira 150 mégawatts, dont 20 seront issus de la génération solaire. Hassi R'mel-ISCC s'étend sur une superficie totale de 150 ha et se compose de deux turbines à gaz de 40 mégawatts, d'une turbine à vapeur de 80 mégawatts, de deux chaudières de récupération (dénommées en anglais HRSG «Heat Recovery Steam Generator»), d'un aérocondenseur et d'un champ solaire de 224 collecteurs cylindro-paraboliques (54 rangées). Le champ solaire des collecteurs cylindro-paraboliques couvre une superficie de 600 000 m2 de miroirs. La technologie du CCP repose sur la concentration des rayons solaires sur un tube qui absorbe la chaleur, à l'intérieur duquel circule un fluide atteignant des températures élevées. Ce liquide s'utilise pour générer de la vapeur d'eau qui est injectée dans le cycle combiné où, par la suite, l'énergie électrique est produite à l'aide d'un turbogénérateur. - Comment pouvez-vous qualifier l'expérience du projet Hassi R'mel ? A. G. : La mise en œuvre du projet ISCC d'Hassi R'mel a signifié un enjeu considérable pour nous, en premier lieu pour avoir été le premier projet de ces caractéristiques qui ait été réalisé en Algérie, mais aussi en raison des conditions climatologiques difficiles (tempêtes de sable, températures extrêmes tant pour la chaleur que pour le froid) qui ont rendu ce défi d'autant plus complexe à relever. La phase de construction, qui est sur le point de s'achever, a impliqué un million de mètres cubes de terrassement, 18000m2 de béton, 1,4 million de kilos d'acier de renfort structurel, 80 000 pouces de soudure et 12 000 m2 de superficie construite, répartis entre les entrepôts industriels et les bâtiments. Nous avons dégagé de ce projet une expérience enrichissante qui nous sera d'une grande utilité dans le cadre de projets similaires à venir, susceptibles d'être mis en œuvre en Algérie. - Quel a été le nombre des travailleurs algériens et ceux expatriés ? J. R. : Lors de l'étape de la construction et de la mise en marche du projet, un nombre maximum de 800 travailleurs a participé à ce projet, dont 80% d'entre eux étaient des travailleurs locaux. Lors de la phase d'exploitation et de maintenance (O&M), nous compterons sur un total de 80 personnes, parmi lesquelles plus de 65 professionnels algériens ainsi qu'une dizaine de professionnels expatriés qui ont déjà été recrutés.