La localité de Ben Achour manque de tout. Les moyens de transport, l'eau potable, le gaz de ville et autres commodités y font cruellement défaut. Nichée sur un terrain à relief difficile et accidenté, sur les hauteurs de la commune de Blida, la localité de Ben Achour a toutes les allures d'un village oublié. Les problèmes y sont aussi nombreux que la population qui y a trouvé refuge. Selon le dernier recensement, plus de 20 000 âmes y résident. Le manque de moyens de transport figure parmi les préoccupations majeures des habitants. «La nature du terrain est une menace pour nos véhicules. Avec la hausse des prix de la pièce détachée, personne n'ose s'y risquer en voiture», nous dit un chauffeur de taxi. Selon des habitants, seuls quelques taxis clandestins desservent cette zone et allègent un tant soit peu la souffrance des jeunes et moins jeunes du village. Au manque de transport, s'ajoutent d'autres problèmes encore plus graves, tels que l'insalubrité, l'absence d'éclairage public et de travaux d'amélioration urbaine et surtout l'insécurité. «Dès le crépuscule, personne n'ose sortir de chez lui. L'obscurité qui règne dans notre cité attire un bon nombre de délinquants qui trouvent ici un milieu propice à tous leurs agissements. Drogue, débauche et alcoolisme ; tout y est», déclare Saïd, fonctionnaire et père de 4 adolescents. En effet, en un laps de temps, la localité de Ben Achour a acquis la réputation d'être le fief de brigands et de trafiquants. «Sans pour autant inquiéter les responsables», déplore un sexagénaire. Pis encore, l'eau potable est absente dans ce village, tout comme le gaz de ville. Un projet en ce sens a été adopté depuis presque une année. Aujourd'hui à l'arrêt, l'achèvement de ce projet semble être relégué aux calendes grecques. Dans le même ordre d'idées, certains habitants disent avoir même perdu l'espoir d'avoir un jour dans leur cité un vrai trottoir et encore moins une route sans crevasses et nids-de-poule. En plus des bidonvilles, la localité de Ben Achour connaît un immense problème d'insalubrité. Les déchets sont partout, dégageant des odeurs nauséabondes, au point d'en oublier la senteur de l'air frais. Des collines d'ordures et des sachets en plastique, de toutes les couleurs, «ornent» cette bourgade. «Les éboueurs ne passent pas régulièrement dans notre village et, de ce fait, les ordures envahissent toutes nos ruelles», déplore un autre résidant. Il ne manquera pas de lancer un appel aux autorités locales afin que celles-ci tiennent leurs promesses envers la population. Prenant attache avec M. Boussetta, 1er vice-président de l'APC de Blida, l'on apprendra qu'aucun programme n'est inscrit pour cette localité. Encore moins celui d'un recasement des habitants des bidonvilles.