La wilaya de Blida connaît depuis plusieurs années de graves pénuries en matière d'alimentation en eau potable. Cette carence se fait lourdement sentir en saison estivale. En hiver, c'est beaucoup plus la qualité d'eau qui cause problème. A titre d'exemple, plusieurs quartiers dans la ville des Roses reçoivent une eau jaunâtre accompagnée de quelques particules douteuses. Ceux qui peuvent se le permettre, achètent de l'eau minérale, les plus démunis sont obligés de se rendre à la fontaine fraîche de Sidi El Kebir pour avoir droit à cette denrée vitale.La mauvaise qualité de l'eau est due, selon les spécialistes, à la vétusté des canalisations, dont certaines datent de la période coloniale. Quant aux pénuries d'eau, elles sont dues à l'insuffisance en moyens de stockage par rapport aux besoins de la population. En effet, la capacité de stockage de l'eau à Blida est de près de 40 000 m3. A cela, il faut ajouter les déperditions qui représentent environ 43%. Devant pareille situation, un mégaprojet de rénovation du réseau AEP a été lancé il y a 2 ans. Il vient à peine d'être achevé. «Avec cette réhabilitation de toutes les canalisations, on pourra garantir une meilleure qualité d'eau. En parallèle, nous avons lancé plusieurs projets de stockage. Nous avons en cours de réalisation 2 réservoirs, dont la capacité totale sera de près de 3000 m3. Par manque d'assiettes foncières, deux autres projets sont bloqués. Ils portent sur une capacité de 1500 m3. Cela sans compter les autres projets de renforcement et de réhabilitation des anciennes infrastructures, telles que la conduite de refoulement de la station de pompage de Maramane, avec un réservoir de 5000 m3. Les travaux sont avancés à 5O%. Nous comptons, avec de pareils projets, améliorer la distribution de l'eau et diminuer le taux de déperdition», déclare M. Saâdi, directeur de l'hydraulique de la wilaya de Blida. Il annoncera aussi que pour mieux gérer ces infrastructures, un système de télégestion est en cours de finalisation. «La mise en place d'un pareil système nous permettra d'assurer une gestion technique centralisée et en temps réel de toutes nos infrastructures. Il permettra ainsi de réduire les coûts énergétiques et les délais d'intervention lors des pannes. Ces systèmes consistent à surveiller à distance le réseau, à assurer le suivi continu des paramètres de performance de ces réseaux (débit, pression, niveau d'eau, chlore résiduel) et à étudier les éventuelles anomalies», expliquera-t-il.A noter que ce projet de gestion automatique à distance a nécessité une enveloppe de près de 140 millions de dinars. Réalisé par une entreprise française, il sera mis en service dans moins d'un mois.