Les usages de l'eau se sont multipliés et la demande a explosé. Située au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Batna, à 23 kilomètres, la commune d'El Madher (chef-lieu de la daïra), d'une superficie de 99,96 km² et d'une population de 15 601 habitants représentant 100% de la population de la daïra, est en train de faire face à des problèmes d'alimentation en eau potable. C'est du moins ce que les habitants de certains quartiers ont laissé entendre. Les usages de l'eau se sont multipliés et la demande a explosé. La pression sur cette précieuse ressource ne fait qu'augmenter et une accélération de la demande en cette période d'été est ressentie. Pour éviter la dégradation des conditions de vie et de la qualité de l'eau, il convient de trouver vite une solution à ce problème. La santé de la population dépend de la réponse apportée à cette question. Le P/APC de la commune contacté réfute la thèse du manque d'eau à El Madher. Puis, il revient légèrement sur ses affirmations et corrige: «Le problème de l'eau de consommation ne se pose pas en hiver, il se pose avec acuité en été.» Une reconnaissance que le précieux liquide est en manque lorsque le soleil pointe sur la ville son dard et que le mercure grimpe. Ce manque d'eau dans certains quartiers, bien sûr, le maire l'explique par une mauvaise distribution due au manque de châteaux d'eau pour desservir équitablement les quartiers et plus spécialement les quartiers récemment construits. A la fin de l'entrevue, le P/APC nous informe que la commune d'El Madher a bénéficié de l'inscription de deux châteaux: le premier est en voie de réalisation et la seconde à l'étude. Poursuivant son discours, le maire d'El Madher formule même un voeu: la réalisation d'un deuxième forage, spécialement pour les zones rurales rattachées administrativement au chef-lieu de la commune telles que Ouled Aoudej, El Ma Lekhal, Laâzia, ces trois dechras qui semblent vraiment souffrir du manque d'eau potable. Même le chef de daïra d'El Madher, consulté sur le sujet, ne déroge pas aux usages et nous rassure que la commune d'El Madher est suffisamment alimentée en eau potable. Par contre, il reconnaît que la ville vit quelques perturbations au niveau de certains quartiers qui sont mal desservis par les deux ou trois châteaux d'eau qui existent à El Madher (chef-lieu de la commune) et qui, selon sa version, n'alimentent pas d'une manière équitable les réseaux d'approvisionnement en eau potable. Sur ses gardes, ce responsable donne sa parole aux habitants de la ville d'El Madher que le problème va bientôt être réglé et dit: «La solution sera trouvée avec la réception de ces deux châteaux d'eau, le problème d'alimentation en eau potable des différents quartiers sera complètement résolu d'ici peu de temps.» Toujours en matière d'alimentation en eau potable, notre interlocuteur nous apprend que «la commune a bénéficié d'un projet d'extension du réseau de distribution d'un montant d'un milliard de centimes». Consulté sur la pénurie d'eau qu'a connue la cité des 60 logements au début du mois de juin 2005 et qui a duré plusieurs jours, le chef de daïra l'explique par l'obstruction d'une vanne. Selon sa version il a été vite remédié à ce bouchon. Les habitants d'El Madher qui se sont rapprochés de L'Expression, lors de notre passage, nous ont aussi signalé ce problème de transvasement et le déséquilibre en matière d'alimentation en eau potable. Ils nous ont aussi expliqué la rareté du liquide précieux par l'explosion de la démographie et les multiples usages de l'eau. Un citoyen nous tient ces termes:« C'est vrai que l'eau à El Madher était abondante. Elle coulait à flots». Auparavant, nous n'avions jamais connu de pénurie d'eau potable. La situation de rareté par rapport à l'approvisionnement a commencé à se faire ressentir ces dernières années avec le mouvement des populations rurales vers le chef-lieu de la commune. «Surtout, cette consommation de l'eau s'est accrue fortement dans les quartiers où la démographie est très forte», nous fait remarquer un autre. La discussion devient très âpre et chacun de nos interlocuteurs essaie d'énumérer les causes qui ont conduit à cette situation. L'usage de l'eau dans le chef-lieu s'est multipliée cette dernière décennie parce que les citadins prennent des bains plus que des douches et utilisent plus les chasses d'eau, mais aussi parce que les réseaux de distribution urbains sont plus longs, ce qui augmente les risques de fuites. Plus de 60% de la population de la daïra (population de 28.591 habitants) vit concentrée dans le chef-lieu. Ajoutons à cela, les établissements de commerce à l'image des cafés, des lavages, etc., qui ont accru les usages de l'eau. D'autres citoyens expliquent cette situation de rareté d'eau en été par la mauvaise gestion et le gaspillage d'eau. Quelles que soient les réponses données, «la commune d'El Madher est loin de satisfaire les besoins de la population en eau potable et de lui assurer la moyenne de consommation d'eau de 600 m3 par an et par habitant dont environ 50 m3 d'eau potable, soit 137 litres par jour», nous fait observer un technicien des eaux. Les temps commencent à changer et El Madher a juste de quoi s'humecter les lèvres.