Le secteur du logement dans la wilaya de Tizi Ouzou accuse des retards énormes, voire alarmants, et ce, à cause du non-respect des délais de réalisation des projets du logement d'une part, et la non-conformité aux normes de construction d'autre part. Une raison freinant ainsi l'exécution des programmes de développement dans la wilaya. Selon la situation arrêtée à la fin de l'année 2010 et rendue publique la semaine dernière par la direction de logement et des équipements publics de la wilaya, le bilan d'activité dudit secteur a enregistré un total de 67 033 logements à travers la wilaya, depuis 2004. Sur ce total, l'on compte 16 611 logements du programme antérieur, 28 630 logements du plan quinquennal 2004/2009 additionnés à 10 617 unités du programme complémentaire ainsi que 9 000 autres logements représentant la tranche annuelle 2010 du présent quinquennat, 2010/2014, à travers lequel 44 500 logements, tous segments confondus, sont prévus durant ces cinq ans. Néanmoins, les défaillances ne cessent de marquer le secteur en question et la réalité sur le terrain dément toutes les visions optimistes des pouvoirs publics. L'on dénombre sur le total du quota de logements inscrits, 34 981 unités seulement qui sont achevées, soit un taux de 52,21%. Les 32 022 unités restantes sont encore inachevées, dont 15 888 logements (21,71 %) en cours de réalisation, 13 104 logements (19,56 %) non encore lancés et 3 030 unités (soit 4,52 %) sont à l'arrêt. Les segments de logement social locatif (LSL), logement social participatif (LSP) et celui du logement promotionnel (LP) semblent les plus touchés par le retard dans l'avancement des travaux. Sur les 14 602 logements sociaux, seulement 4 967 sont achevés, soit un taux de 34,02 %. Ce qui fait que, 65,98 % (9 635 unités) sont encore soit en cours de réalisation, non lancées ou carrément à l'arrêt. L'expropriation entachée d'irrégularités Même constat pour le segment du logement promotionnel (LP) qui compte 1735 unités, dont seulement 600 sont achevées (34,58%), 825 logements en cours de réalisation (soit 47,55%) et 310 unités (17,87%) à l'arrêt. Dans la catégorie LSP, 2 727 unités achevées à la fin de l'année 2010 sur un quota total de 7451 logements, soit un taux de 36,6% seulement. Donc, une part de 50,81% (3 786 unités) est en cours de réalisation et 938 unités ne sont pas encore lancées ou à l'arrêt. Au chapitre du logement d'astreinte (administrations, éducation, enseignement supérieur, hôpitaux…), il est signalé « un état critique ». L'on distingue sur un quota de 353 logements, 50 unités seulement qui sont achevées, soit 14,16%. 99 unités (28,05%) sont en cours de réalisation alors que les 204 unités restantes (57,79 %) ne sont même pas lancées. Cette situation décrite qualifiée d'« alarmante » par certains élus, a pris une grande ampleur à travers, quasiment, toutes les localités de la wilaya. Une situation étouffante aggravée par le net déséquilibre entre l'offre et la demande. Cependant, les contraintes freinant la réalisation de ces projets, à l'instar des autres programmes sectoriels dans la wilaya, s'accentuent davantage. Le manque d'assiettes foncières et les irrégularités liées à l'expropriation des terrains sont les deux problèmes majeurs qui compromettent l'avancement des projets de logement. C'est le cas, par exemple, du projet des 200 logements RPHP inscrit depuis 1997 mais qui n'est pas réalisé à ce jour. Cette affaire est liée à l'arrêt des travaux pour contraintes de terrain ou des litiges apparus au lancement. Il s'agit de 26 logements dans la commune de Beni Douala, 34 à Makouda, 40 logements à Sidi Nâamane, 30 à Ait Yahia Moussa, 20 unités à Beni Z'Menzer et 70 logements aux Ouadhias. L'on conclut alors que l'absence des terrains réglementés pour construction est l'une des raisons les plus contraignantes pour l'achèvement des projets de logement. Par ailleurs, l'anarchie des constructions reste aussi un facteur contraignant pour le développement du secteur. En effet, même pour les logements achevés, plusieurs problèmes demeurent posés, étant donné que les travaux de finition et autres équipements (électricité, AEP, gaz naturel, assainissement) ne sont pas réalisés. C'est le cas de la cité des 30 Logements dans la commune de Makouda qui attend depuis des années son raccordement aux réseaux d'électricité, de gaz et d'assainissement.