Une enveloppe financière de 1,388 milliard de dinars a été consacrée aux travaux de restauration et d'aménagement de la vieille ville de Tlemcen, afin de réhabiliter ses ruelles et placettes, a-t-on appris auprès d'un responsable de la direction de la culture. Ces opérations, qui s'inscrivent dans le cadre des préparatifs de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», visent à réhabiliter ce tissu urbain ancien et mettre en valeur ce patrimoine matériel. Le programme s'articule sur l'aménagement des places publiques de la vieille médina, dans l'optique de relancer les activités artisanales qui ont toujours fait sa réputation, a-t-on ajouté. Parmi ces placettes, celle de Bab Zir qui a bénéficié d'une grande opération d'aménagement visant la création d'espaces culturels, commerciaux et artisanaux, a indiqué la même source. Cette opération enregistre un avancement «appréciable» après l'achèvement de la restauration de certaines constructions, la démolition d'autres et l'indemnisation des propriétaires expropriés, a-t-on ajouté. Dans ce cadre, les différentes ruelles et derbs ont également bénéficié d'opérations d'aménagement et de renforcement des réseaux d'éclairage, ainsi que d'actions de ravalement des façades, a-t-on signalé. Les vieilles mosquées Sidi El Djebbar, Sidi El Yeddoune, Sidi Lahcen et Ouled Sidi El Imam et les zaouïas implantées dans les différents derbs de la médina bénéficient également d'opérations de restauration, ainsi que le hammam Essabaghine qui remonte à l'ère des Almoravides, le vieux ferrane (four banal) et enfin Dar Sbitar qui fut le théâtre des événements décrits par l'écrivain algérien Mohamed Dib dans sa célèbre trilogie. La médina de Tlemcen, qui occupe une position stratégique au cœur du tissu urbain de la capitale des Zianides, s'étend sur près de 40 hectares. Selon une étude effectuée ces dernières années par l'Agence nationale d'aménagement du territoire, la médina de Tlemcen s'étend de Dar El Hadith jusqu'à Bab Zir en passant par de petites ruelles, dont certaines sont couvertes. Les maisons recensées sont au nombre de 1450, selon la même étude, qui note que les modes architecturaux ainsi que les degrés de leur dégradation différent. Certaines de ces maisons remontent à l'époque ottomane et ont un cachet architectural particulier, mais plusieurs d'entre elles ont subi des transformations qui ont sensiblement altéré leur aspect d'origine. La non-classification de cette médina comme patrimoine national et les mésententes entre héritiers de ces maisons sont autant de facteurs induisant la dégradation progressive de ce patrimoine, a-t-on relevé.