La 4e session ordinaire de l'APW de Bordj Bou Arréridj a clôturé, avant-hier, l'étude du dossier du secteur de la santé. Un préavis de 6 mois a été donné aux responsables du secteur pour redynamiser la santé à Bordj Bou Arréridj. «Tout le monde est responsable; je veux voir des changements d'ici 6 mois», a déclaré le wali. «Il y a des choses qu'on peut régler en un ou deux mois», a-t-il ajouté. S'il y a bien un secteur dans cette wilaya qui doit être pris en charge, c'est bien celui de la santé. La wilaya compte, dans le secteur public, 4 EHS pour une capacité de 848 lits, 6 EPSP, 42 polycliniques et 140 salles de soins, dont 14 sont fermées. Concernant les moyens humains, le secteur public enregistre 3 113 employés dont 1 817 médecins et paramédicaux. Pour le privé, il y a 5 cliniques, 341 cabinets dont 85 spécialisés, 2 cabinets d'orthophonistes, 12 salles de rééducation fonctionnelle , 14 salles de soins généraux, 23 opticiens, 2 laboratoires de prothèse dentaire et 4 autres d'analyses médicales. Le nombre de praticiens privés est de 341, dont 85 spécialistes, 143 généralistes et 113 dentistes. Pour les pharmacies et officines, l'on a dénombré, en 2010, 147 dont 62 au chef-lieu de wilaya. En dépit de tout cela, le secteur est toujours à la traîne à cause d'une gestion catastrophique. Ses plus hauts responsables ne semblent pas suivre les instructions formulées, à plusieurs reprises, par l'Etat, qui a alloué des sommes énormes dans ce sens. «Ce ne sont pas les fonds qui manquent, il y a des budgets non consommés ou faiblement exploités», dira le président de l'APW, Bachir Ouchène. Juste après son installation, le wali, Azzedine Mecheri, s'est penché sur ce secteur, qu'il a d'ailleurs qualifié de «comateux». Il a donné des instructions pour que les services de santé se rapprochent des populations, plus particulièrement des plus défavorisées et pour l'acquisition d'équipements neufs, notamment pour les centres de santé de l'intérieur de la wilaya. Autre mesure pour sauver le secteur, l'ouverture de centres spécialisés comme l'hôpital Mère et enfant, ou encore le centre d'orthopédie et de traumatologie. Sur un autre registre, on constate depuis un certain temps déjà que le secteur de la santé est miné par des guéguerres qui n'en finissent pas, avec des menaces de grèves récurrentes. «Il y a lieu de diagnostiquer tous les maux dont souffre ce secteur vital et de prescrire une ordonnance pour le sauver, quitte à ce que ce soit un remède de titans », dira un élu FFS, qui demande à ce qu'une enquête approfondie soit effectuée, reprochant à l'assemblée d'omettre l'ancienne gestion. Pour le wali, l'urgence est «de soigner le malade». Mais «celui qui a fait quelque chose devra payer, car des enquêtes sont ouvertes dans plusieurs secteurs de la santé», a-t-il ajouté.