Pour justifier le non-respect des gardes de nuit, les concernés évoquent toujours l'insécurité qui règne dans la ville. Cette situation qui perdure pénalise énormément les malades. L'instauration d'un système de garde pour les pharmacies est un problème récurrent, notamment depuis les années 1990, où le dispositif a été carrément mis en sommeil pour des raisons sécuritaires. La disponibilité des officines en dehors des heures légales de travail continue de poser moult tracasseries aux pharmaciens, au même titre que la direction de la santé et de la population (DSP) et le conseil de l'ordre des pharmaciens, dont le rôle est de veiller à ce que tous les intervenants cohabitent dans le strict respect de la règlementation. Et tout ne baigne pas toujours dans l'huile pour autant, si l'on en croit Kamel Baghloul, président du conseil de l'ordre, qui se refuse à faire des commentaires sur ce point précis, du fait qu'il n'aurait pas été destinataire d'une copie du programme élaboré dans ce sens. Le problème est vécu dans la seule wilaya de Constantine où la corporation des apothicaires manifeste sa désapprobation quant aux conditions d'application du tour de garde, lequel aurait été porté à sa connaissance à quelques jours seulement de son entrée en vigueur. Tout en se félicitant du dispositif mis en œuvre par la DSP, les pharmaciens d'officine se disent profondément contrariés sur plusieurs points. Ils dénoncent en premier lieu «la diffusion de dernière minute du tableau de garde porté à leur connaissance, lequel s'appuie sur des délais trop courts pour permettre aux intéressés de prendre les dispositions nécessaires au plan humain et matériel ». En second lieu, ils évoquent le volet sécuritaire qui a nécessité, durant la décade noire, la suspension des gardes de nuit. Depuis, les choses ont pris une autre tournure en se déportant sur le versant de la malvie à l'origine d'une hausse exponentielle de consommation des psychotropes, d'où le risque évident pour les pharmaciens d'être agressés durant les gardes de nuit par des consommateurs en manque, capables d'actes irréparables pour se procurer leur drogue. Pour y faire face, les pharmaciens affirment avoir besoin de plus de temps pour mettre en place les mesures de sécurité nécessaires, notamment des guichets sécurisés. Sur le troisième point litigieux, ceux-ci se disent contrariés par les horaires imposés par la DSP, s'agissant de l'ouverture et la fermeture des pharmacies de garde. En outre, plusieurs d'entre eux n'auraient pas été destinataires du programme, surtout ceux de la daïra d'El Khroub où plus de la moitié des pharmaciens aurait été carrément oubliée. Dans ce même registre, notre source indique également que des pharmacies de la daïra de Didouche Mourad ont été destinataires du même programme. Rien d'étonnant à cela si ce n'est, nous précise-t-on, que ces officines pharmaceutiques ne sont plus en activité.