Les gérants des officines ont souvent invoqué l'insécurité qui règne la nuit dans certains quartiers. Prenant acte du non-respect des programmes de garde applicables aux pharmacies d'officine, et face à l'anarchie et à l'incurie notoires régnant en la matière, la direction de la santé et de la population a enfin réagi en décidant de baliser manu militari ce segment de l'activité des pharmacies d'officine. Dans cette optique, la DSP a noté les lacunes et insuffisances constatées à divers niveaux et affiché dans la foulée sa détermination à remettre de l'ordre dans ce secteur. En d'autres termes, elle annonce que tout manquement à l'arrêté ministériel fixant les modalités et les horaires d'ouverture des gardes de nuit et durant les jours fériés sera pris en considération, et ce conformément aux dispositions prévues par la réglementation en vigueur. Consultée à plusieurs reprises pour un avis éclairé, la section ordinale régionale des pharmaciens (SORP) a pris ce dossier en main et planché sur l'élaboration d'un planning de garde qui tienne compte de tous les paramètres en jeu, notamment les problèmes de sécurité auxquels les pharmacies de nuit pourraient être confrontées, sachant bien que la quête effrénée des psychotropes peut inciter les consommateurs à des actes pouvant aller du simple vol aux agressions physiques. Selon Kamel Baghloul, président de la SORP, la commission mise en place a défriché le terrain et proposé plusieurs formules qui se fondent sur un sondage mis en œuvre au niveau des pharmacies concernées. Au bout du compte, souligne notre interlocuteur, un consensus s'est établi autour de l'un des dispositifs proposés par ladite commission, en l'occurrence l'adoption d'un système de garde qui tienne compte de la répartition des pharmacies par secteur géographique et de la domiciliation des centres payeurs de la CNAS. D'après le président de la SORP, ce système, lequel devrait être assorti d'un contrôle et d'un suivi sérieux afin de permettre aux citoyens de s'orienter en toute circonstance vers les pharmacies de garde, suivant un programme qui fera l'objet d'une large diffusion et d'un large affichage auprès des officines. A noter que la carte sanitaire en cours repose sur un numerus clausus prévoyant une pharmacie pour 5 000 habitants, mis à part dans les zones enclavées où des autorisations d'ouverture sont prévues pour la couverture de populations moins importantes. Dans ce cadre, 37 autorisations d'ouverture ont été prononcées à l'échelle de la wilaya de Constantine, 28 au profit de la commune d'El Khroub dont 25 pour le seul secteur urbain de la nouvelle ville Ali Mendjeli, 3 à l'avantage de la commune de Hamma Bouziane et le reste, 6, profitera aux populations des localités de Aïn Smara, Aïn Abid, Ouled Rahmoune, Zighoud Youcef et Ibn Ziad. Elles viendront s'ajouter aux 312 pharmacies d'officine et aux 17 pharmacies Indimed déjà existantes au niveau du territoire de la wilaya de Constantine.