Le principal conseiller du président américain, Barack Obama, pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, John Brennan, a entamé, hier, une visite officielle de deux jours en Algérie. Celle-ci s'inscrit, selon un communiqué rendu public le même jour par l'ambassade des Etats-Unis à Alger, «dans le prolongement des relations profondes entre Washington et l'Algérie, surtout en matière de coopération sécuritaire et militaire». Lors de son séjour, John Brennan s'entretiendra avec le président Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et ainsi qu'avec le conseiller du président Bouteflika, Kamel Rezzag-Barra. «Cette visite sera une occasion de passer en revue l'état des relations bilatérales et d'étudier les voies et moyens de les consolider davantage», précise la même source qui ajoute que «les échanges de visites de haut niveau en matière de coopération sécuritaire entre les deux pays ont été intensifiés au cours des deux dernières années». John Brennan n'est pas très connu du grand public. Normal, dirions nous. Il a été pendant plusieurs années un homme de l'ombre. Pour ceux qui ne le savent encore, M. Brennan est avant tout un pur produit de la CIA (services de renseignements américains). Et tout le monde convient à dire que si John Brennan a pris la peine de se déplacer à Alger, c'est que quelque chose d'important se prépare entre l'Algérie et les Etats-Unis. Mais avant d'avoir eu le privilège d'arpenter les couloirs de la Maison-Blanche et de côtoyer de près le président des Etats-Unis, cet ancien collaborateur de George Tenet, l'ancien patron de la CIA, a eu un véritable parcours d'agent secret et a dû gravir tous les échelons avant de se voir nommer à un haut poste de responsabilité dans l'appareil sécuritaire américain. Bref, il a un CV aussi long qu'un vieux parchemin parsemé de quelques «blancs». M. Brennan a rejoint «l'agence» il y a tout juste 31 ans. De 1982-1984, il a été nommé chef du bureau de la CIA à Jeddah. Au terme de son passage en Arabie Saoudite – qui aura duré en tout deux ans –, celui qui passe pour être un «Lawrence d'Arabie version américaine» et un spécialiste du monde arabe sera affecté au bureau Proche-Orient et Asie du Sud à la direction du Renseignement (CIA). De 1990-1992, M. Brennan a été ensuite chargé de l'analyse du terrorisme au Centre contre le terrorisme à Washington D.C. avant d'atterrir à la Maison-Blanche en qualité de membre du personnel chargé du renseignement. Considéré comme l'un des principaux hommes de confiance de Barack Obama, John Brennan fut, entre autres aussi assistant du vice-directeur de la CIA de l'époque George Tenet (1995-1996), chef du bureau de la CIA au Moyen-Orient (1996-1999), secrétaire général de la CIA (1999-2001), directeur par intérim du Centre d'intégration de la menace terroriste (2003-2004) et, enfin, PDG de l'Alliance du renseignement et de la sécurité nationale (2007). A rappeler que plusieurs responsables américains ont eu ces douze derniers mois à visiter l'Algérie. La visite la plus récente concerne celle effectuée, au mois de décembre dernier, par le secrétaire à la Marine, Raymond Mabus. En 2010, celle-ci a été précédée, entre autres, par les tournées du comandant des forces terrestres d'Africom, le général-major David Hogg, de l'adjoint principal de l'assistant du secrétaire américain à la défense chargé des Affaires de sécurité internationale, Joseph McMillan, de la sous-secrétaire adjoint pour les affaires africaines au bureau du secrétaire à la Défense, Vicki Huddleston, et du coordinateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat, Daniel Benjamin.