Des quartiers qui s'organisent pour se protéger des milices. Des cercles de débats improvisés dans la rue et dans les cafés... En Tunisie, la révolution continue. El Watan Week-end, sur place, suit le nouveau quotidien de nos voisins... Un millier de manifestants ont réclamé, hier à Tunis, la démission du gouvernement de transition et ont dénoncé la présence à des postes-clés de ministres de l'ancienne équipe du président déchu Ben Ali. Les manifestants, rassemblés devant le siège du RCD dans la capitale, scandaient : «Le peuple veut la démission du gouvernement», en brandissant des pancartes «RCD out». Des fonctionnaires tunisiens ont réussi à déboulonner l'inscription «Rassemblement constitutionnel démocratique», qui décorait en grandes lettres dorées la façade du siège de l'ancien parti au pouvoir, à Tunis. Pour tenter de désamorcer la crise, tous les ministres du gouvernement, membres du parti de l'ex-président Ben Ali, ont démissionné du RCD, puis ont ensuite annoncé la dissolution de son bureau politique. Un des huit ministres issus de l'ancien régime, Zouheir M'dhaffer, chargé du Développement administratif, a même annoncé sa démission du gouvernement pour «préserver l'intérêt suprême de la nation et favoriser la transformation démocratique du pays». Il est considéré comme l'architecte de la réforme de la Constitution en 2002 qui avait permis à l'ex-président de se maintenir au pouvoir. Le Conseil des ministres du nouveau gouvernement d'union nationale a tenu hier sa première réunion en présence du président par intérim, Foued Mbazaa et en l'absence des cinq ministres démissionnaires. Le gouvernement de transition a adopté hier un projet de loi d'amnistie générale, qu'il devrait présenter au Parlement. La veille, les autorités tunisiennes avaient libéré 1800 détenus de droit commun condamnés à des peines n'excédant pas six mois de prison, le Premier ministre de transition, Mohammed El Ghannouchi s'étant engagé à libérer tous les détenus d'opinion.