« Je suis content de constater, petit à petit, que les choses avancent, notamment les échanges économiques entre l'Oranie et la région de l'Aquitaine ». C'est ce qu'a annoncé, hier, l'Ambassadeur de France en Algérie, M. Hubert Colin de Verdière, à la CCIO, devant une délégation d'opérateurs économiques de Bordeaux et en présence d'hommes d'affaires de l'Oranie. Et d'enchaîner : « la forte participation française à la récente foire internationale d'Oran est une des preuves que les choses avancent ». Il y a deux ans un protocole d'accord a été signé à Oran entre les Chambres de Commerce et d'Industrie de Bordeaux et d'Oran. Dans ce sens, M. Bruno Lacoste, le président de la Chambre de Bordeaux, a expliqué : « le moment est venu pour accélérer les relations économiques entre ces deux régions, notamment par des actions de partenariat et de coopération ». Le diplomate français signale au passage qu'il faut multiplier les missions d'hommes d'affaires sur Bordeaux. Cette délégation a voulu s'entretenir directement avec d'éventuels opérateurs de l'Oranie, pour des partenariats, le cas échéant pour de simples contacts. Les secteurs d'activités représentés sont divers. Il y a des fabricants et des exportateurs de matériel électrique, de matériel médical, de matériel d'embouteillage pour les liquides, des sociétés de conditionnement de produits alimentaires, de réalisation et de montage d'équipements de thermorégulations et de climatisations dans le milieu vinicole. Pour certains d'entre eux, ils ont une expérience de 30 ans avec le continent africain sauf avec l'Algérie. C'est une prise de connaissance du marché algérien, nouer des contacts avec des industriels, trouver de nouveaux clients ou carrément ouvrir un nouveau marché d'exportation. Selon l'attachée commerciale auprès de l'Ambassade de France, le volume des échanges entre l'Algérie et la France a atteint en 2003, 628 millions d'euros et 1,3 milliards d'euros en 2004, soit une augmentation de 50%. Les exportations françaises vers l'Algérie ont été estimées à 3,6 milliards d'euros en 2003 et à 4,2 milliards d'euros en 2004, soit une augmentation de 14,3%. Quant à la France, elle a importé de l'Algérie 3,072 milliards d'euros en 2003 et 2,87 milliards d'euros en 2004, soit une diminution de 6,5%. La part de l'Algérie dans les exportations françaises en 2004 est de 1,3% alors qu'elle n'est que de 0,8% pour le Maroc. Les biens d'équipements professionnels représentent 27,3% des exportations françaises vers l'Algérie, l'industrie automobile 23,3%, les biens de consommation 17,7%, les biens intermédiaires 16,6% et les produits agroalimentaires 13,7%. Le principal fournisseur de l'Algérie est la France avec une valeur 4 126 millions d'euros. Les investissements français en Algérie sont au nombre de 344. En tout, 180 filiales d'entreprises françaises sont en Algérie, dont 60% de bureaux de représentations.