Les itératives sorties épistolières du président de l'APW de Béjaïa, Hamid Ferhat, ont fini par déranger. En signant, dans le sillage du dernier soulèvement de la rue une déclaration au nom de l'institution élue qu'il préside, Hamid Ferhat semble avoir fait son «émeute». L'écrit de Hamid Ferhat a fait mal aux deux partis de l'Alliance présidentielle, représentées à l'APW. Dans une déclaration transmise à notre rédaction, ces deux partis disent être «contraints d'exprimer leur désapprobation totale quant au contenu et aux propos dont il (le P/APW, ndlr) assume l'entière responsabilité». C'est la première fois de l'histoire de cette assemblée que les deux chefs des groupes du FLN et du RND, totalisant 16 élus, cosignent une déclaration. Si l'Alliance présidentielle dans laquelle émargent ces deux partis met leur présente réaction dans la logique des choses, il y a une alliance locale qui les a jusque-là dissociés. C'est celle qu'a conclue le RND avec le FFS et qui a porté en décembre 2007, Hamid Ferhat à la tête d'une APW de 43 membres et donnée une vice-présidence au parti du Premier ministre. Aujourd'hui, le divorce semble consommé. Pour les élus de ces deux groupes, les conclusions du P/APW sont «surannées». «Nous déplorons la précipitation du P/APW à vouloir engager la responsabilité morale et politique des élus à travers des analyses excentriques et des conclusions surannées», écrivent Souada Saïd et Toufik Touahria, chefs des groupes APW, respectivement du FLN et du RND. Hamid Ferhat a été l'auteur d'une déclaration politique fidèle à son verbe acerbe et à son statut d'opposant. Il y a, pour rappel, stigmatisé les «tenants du pouvoir» et soutenu que la flambée des prix de l'huile et de sucre «n'est que la goutte qui a fait déborder le vase». «En réalité, rien n'arrêtera le peuple dans sa marche triomphale vers un changement démocratique et social», avait-il conclu. Mais les élus des partis de Abdelaziz Belkhadem et d'Ahmed Ouyahia sont «convaincus que consultés et concertés (ils) auraient contribué à une expression hautement politique». Le FLN et le RND tiennent à «rappeler au P/APW l'inéluctable réalité qu'il préside une assemblée tirant son essence du sacrifice inestimable de nos martyrs ainsi que l'engagement permanent et du dévouement inébranlable des militants authentiques pour que l'Algérie soit libre digne et fière». Plus qu'une simple contre-attaque, la dernière sortie du P/APW a suscité des tirs croisés dont ceux d'un groupe d'associations qui ont rendu publique une déclaration au vitriol. Le P/APW, la section communale du FFS et même le groupe RCD de l'APW, les avaient qualifiées de «pseudo-société civile». «Cette société civile que vous avez qualifiée de pseudo représentants a réagi uniquement pour faire face au danger qui menaçait notre région», écrivent au P/APW ces associations, dont la Coordination des enfants de chouhada et l'Académie de la société civile algérienne.