Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a officiellement lancé, hier, un indice de la qualité de l'environnement économique de l'entreprise algérienne désigné sous l'appellation «IFPE 40 Algérie». Un outil qui servira dorénavant à mesurer l'amélioration de l'environnement de l'entreprise entravée dans son action par des obstacles nombreux que le FCE a classés dans une liste de quarante indices essentiels. C'est en fait des points d'évaluation qui mesurent le fossé qui existe entre le cadre législatif parfois très avantageux pour les PME mais dont l'application sur le terrain peine à s'enclencher, pénalisant fortement les chefs d'entreprise et entravant la croissance. C'est en tout cas le principal message que délivrent les membres du FCE dont le souci n'est pas comme l'ont expliqué, hier, les différents intervenants, lors d'une rencontre à l'hôtel Eriadh, de remettre en question la politique économique du gouvernement mais d'appeler à faire correspondre la réalité économique aux objectifs tracés par les différentes lois et décisions concernant le monde de l'entreprise. «Notre objectif principal, en tant qu'entrepreneurs, n'est pas tant dans les objectifs de la politique économique nationale, il est plutôt dans ses modes opératoires et dans la façon dont elle est concrètement déclinée sur le terrain», a tenu à préciser, hier, Réda Hamiani, président du FCE. Concrètement, le nouvel outil préparé par le FCE et longuement expliqué, hier, par l'expert Mouloud Hedir, identifie une quarantaine d'entraves régulièrement relevées par les entreprises, sans trouver d'écho suffisant dans les rouages économiques et administratifs multiples qui entourent l'action de l'entreprise. Parmi ces obstacles, on cite des pesanteurs bureaucratiques, les défauts d'application de la réglementation, l'interprétation erronée des lois, etc. Chaque obstacle recensé fera l'objet d'une fiche technique décrivant l'obstacle en lui-même, les fondements juridiques qui en sont la base et les solutions qui sont recommandées. L'ensemble des fiches techniques devra faire l'objet d'une édition par le FCE sous forme de document à large diffusion. Un document qui permettra d'avoir une évaluation locale de l'environnement économique avec un travail précis sur le terrain et «loin de l'empreinte idéologique que peut avoir, au sens de M. Hedir, un document comme le Doeing Business dont le contenu ne reflète pas nécessairement l'évolution de l'économie algérienne». Le FCE entend effectuer une évaluation semestrielle de l'indice nouvellement créé, par un comité technique afin d'établir un rapport explicatif des changements éventuels qui auront été observés. La disparition complète d'un obstacle sera consigné dans le rapport, par la soustraction de dix points, le FCE ayant retenu au total 400 points négatifs affectés aux 40 indices retenus dans le système d'évaluation mis en place pour tenter de redonner à l'entreprise son rôle créateur de richesse et de réhabiliter la production nationale. Pour «garder la cohérence de l'indice», le FCE déclare vouloir garder «figée pendant deux ans au minimum la liste des thèmes retenus avant une éventuelle refonte partielle». Parmi les insuffisances relevées hier par les participants à la rencontre, l'absence d'indices d'évaluation sociale, et notamment le droit du travail, a été relevée à plusieurs reprises.