Les associations sportives trouvent d'énormes difficultés à recruter des athlètes en raison des réticences des familles, lesquelles n'acceptent pas que leurs filles fassent de longs déplacements. Léquipe féminine des seniors de hand-ball du Nadi Riadhi Fetet Biskra (NRFB), évoluant en division excellence, seule représentante des wilayas du sud dans ce sport collectif avec une joueuse (Saïdouche Loubna) en équipe nationale, risque pas moins que la dissolution, et cela en dépit des bons résultats obtenus contre des formations sportives expérimentées. Cette situation est due, non pas à l'absence de moyens financiers, mais au manque cruel d'effectif. Les filles de Biskra ne seraient-elles plus intéressées par la pratique du hand-ball ? Guerri Abderahmane, président du NRFB, club comptant aussi une équipe de cadettes et de minimes difficilement constituées, pense que «la section féminine de hand-ball risque de disparaître très bientôt si de nouvelles joueuses ne viennent pas renforcer l'ensemble des catégories». Estimant que la culture sportive féminine n'est pas encore suffisamment ancrée dans notre pays, Il ajoutera ceci: «Beaucoup de filles désirent pratiquer le handball ou un autre sport mais elles sont soumises à un régime traditionnel qui leur impose un type de comportement et un mode de vie rétrograde où la pratique sportive n'a pas droit de cité. La télévision ne montre jamais de matches de handball féminin et tous les journaux ne s'intéressent qu'au football. Comment voulez- vous inciter les filles à s'engager dans des équipes sportives si elles n'ont pas d'exemple de réussite sociale et d'épanouissement physique devant elles ?» Le SG du club, Omar Messaoudi, met cette désaffection des handballeuses sur le dos des parents qui «n'admettent pas facilement que leurs filles aillent aux entraînements au moins 3 fois par semaine et se déplacent les week-ends pour les matches à l'extérieur. Le blocage vient de là. Ces parents n'ont jamais pratiqué une activité sportive et ils ont des préjugés négatifs au sujet des filles qui pratiquent régulièrement un sport. Nous avons encore des mentalités rétrogrades dont la première victime est la gent féminine». Mammeri Fateh, responsable du service des sports à la DJS de Biskra, laquelle enregistre pour la saison en cours quelque 118 équipes de différentes disciplines sportives, où évoluent moins de 5% de filles, impute ce déficit d'engouement des filles pour le hand-ball et le sport en général, à la rupture des relations, naguère très serrées, entre le secteur de l'éducation et celui de la jeunesse et des sports. A ce propos, il affirme: «Des études sérieuses démontrent que l'apprentissage sportif, l'éducation physique et l'amour du sport s'acquièrent dans l'espace scolaire. Or, les professeurs de sport et les responsables des établissements scolaires ne font pas leur travail de sensibilisation et d'éducation envers les filles afin qu'elles intègrent des formations scolaires et des associations sportives.» Pour promouvoir le hand-ball féminin, la DJS va bientôt organiser, en collaboration avec la ligue de handball, un tournoi promotionnel à la salle omnisport du complexe sportif de Biskra. L'objectif de cette manifestation sera de mettre en avant les vertus de ce sport et d'inciter le plus de filles possible à intégrer les différentes équipes qui sont réellement en attente de sang neuf.