Lundi vers 20h, à Sidi Ben Adda (wilaya de Aïn Témouchent), F. F., la trentaine, a tenté de se suicider en faisant sauter le siège de l'APC. Au volant d'une Peugeot 106 chargée d'une bonbonne de gaz butane, il a défoncé le portail métallique arrière de la mairie, qui donne sur la petite cour centrale du bâtiment. L'explosion n'a pas eu lieu, ce qui sauvé la vie du conducteur, la bonbonne s'étant largement fissurée sous le choc. Néanmoins, elle a pris feu, enflammant le véhicule. Ce matin, les murs de la cour et le sol étaient noirs de fumée. F. F. a été arrêté par la gendarmerie dans la nuit. Le geste du kamikaze laisse interrogateurs ses concitoyens. Mécanicien de son état, célibataire sans histoire selon plusieurs témoignages, il est employé chez son frère aîné, diéséliste : «F. est gentil, il ne boit pas et ne fume pas. C'est quelqu'un qui va à la mosquée. On ne comprend pas !» Sollicité, en l'absence du maire, un de ses adjoints se perd en conjectures : «Ce geste tient de la mode pyromane qui sévit. C'est le vent de folie qui a saisi le pays. Tenez, ce matin, un administré mécontent n'a pas trouvé mieux que de frapper violement un agent, tout comme la veille un autre l'avait fait.» Du côté des enquêteurs, c'est le silence même si l'on sait que, comme première version, la hargne de F. F. contre la municipalité s'expliquerait par la non-satisfaction de sa demande d'un second local à usage professionnel, un local mitoyen au premier. Ce dernier, réalisé dans le cadre du programme présidentiel, est insuffisamment spacieux pour l'exercice son activité.