Une explosion de gaz, dimanche soir, à la nouvelle ville de Tizi Ouzou a fait deux morts et 13 blessés, et d'importants dégâts matériels à un immeuble d'une coopérative située sur le boulevard des Frères Beggaz. L'explosion s'est produite vers 22h30, au premier étage d'un immeuble qui en compte cinq. Une fuite de gaz serait à l'origine de ce drame qui a frappé cette paisible cité. L'explosion a détruit deux appartements de l'étage et pas moins de quatre locaux commerciaux mitoyens et du rez-de-chaussée. L'appartement où a eu lieu l'explosion est complètement éventré. La dalle partiellement défoncée et les murs de tout l'étage abritant deux appartements ont été soufflés. La forte déflagration a été entendue à plusieurs centaines de mètres à la ronde faisant croire dans un premier temps aux habitants de la nouvelle ville à un attentat à la bombe. Les deux victimes décédées se trouvaient dans les parages quand elles ont été touchées par l'explosion. Le premier a été retrouvé en face de l'immeuble gisant dans la mare de sang sur le trottoir et le second retiré des décombres. L'une des victimes est âgée de 27 ans. Quant à la seconde âgée d'un peu plus de la trentaine, elle n'avait pas été encore identifiée hier par les secours. Les premiers blessés ont été évacués par des jeunes du quartier. Les occupants de l'immeuble étaient restés bloqués après effondrement de la cage d'escalier soufflée également par l'explosion. Les blessés légers ont été pris en charge sur les lieux par les éléments de la protection civile. Les pompiers après avoir éteint l'incendie qui s'est déclaré réclament un projecteur pour éclairer la zone sinistrée et rechercher d'éventuelles victimes restées coincées sous les décombres d'autant plus que deux personnes d'une famille occupant l'un des deux appartements du premier étage étaient portées disparues. Peu de temps après, un groupe électrogène a été installé. Les policiers ont du mal à maintenir la foule loin de la scène du drame. Les murs entiers ont été dégagés de l'intérieur des appartements pour s'assurer que personne n'est resté bloqué sous les décombres. Les agents de la voirie débarquent pour déblayer la route jonchée de morceaux de briques, de béton et d'autres objets. Il était près d'une heure du matin. Les occupants des étages supérieurs ont été évacués par les pompiers par le moyen d'échelles. Un officier de la protection civile donne un bilan provisoire: 2 décès et 11 blessés. Les agents de la Sonelgaz et de l'ADE sont priés d'intervenir également. Le directeur de wilaya des services hydrauliques, Saïd Abbas, a instruit les agents de l'ADE pour s'assurer que tout soit fait pour parer à toute mauvaise surprise. Au CHU, les familles se regroupent à l'entrée du pavillon des urgences de chirurgie et guettent la moindre sortie des médecins pour avoir les nouvelles des blessés. La liste est affichée à l'entrée du service. On nous rassure que la majorité des blessés est hors de danger. Hier matin, toute la ville découvre le décor désolant et les agents de l'ordre public ont eu du mal à maintenir les curieux loin du périmètre de sécurité. Les techniciens de la Sonelgaz arrivent sur les lieux pour constater de près les dégâts et déterminer l'origine exacte de l'explosion mais pas avant que les éléments de la police scientifique ne terminent leur travail. Un agent de la Sonelgaz nous a confié que «la famille qui habite au deuxième nous a signalé une fuite et nous sommes intervenus vers 19h30 pour y remédier» avant de nous signaler que la colonne montante d'alimentation de l'immeuble est intacte. Néanmoins, il nous a précisé que «nous allons attendre les conclusions de l'enquête pour se prononcer définitivement sur l'origine de l'explosion sans que d'autres hypothèses comme par exemple la bonbonne à gaz butane ne soient écartées». Hier, on ignorait encore les causes exactes de l'explosion, qui serait liée à une accumulation de gaz de ville, ce que l'enquête diligentée devrait éclaircir dans les prochains jours.