Le cancer colorectal ne cesse de prendre de l'ampleur en Algérie au moment où les autorités concernées n'arrivent toujours pas à établir un protocole de soins répondant à la situation épidémiologique du pays, et ce, afin de mieux lutter contre cette maladie. Le constat vient d'être fait par Dr Layadi du CHU Mustapha lors d'une journée d'étude organisée, samedi à Ksar El Boukhari (Médéa), par l'association El Badr de lutte contre le cancer.Expliquant certaines carences qui marquent le système sanitaire en Algérie, le conférencier a insisté sur le fait que grâce à une politique publique efficace entamée par les pays développés depuis quelques années, le taux de prévalence du cancer colorectal y connaît une décroissance remarquable, alors que cette maladie est en nette progression chez nous avec plus de 4000 cas par an. Ceci, explique-t-il, est dû au manque flagrant de spécialistes dans ce domaine. «Nous sommes quelque 400 gastro-entérologues en Algérie. Une partie ce ces derniers peut faire l'examen endoscopique et l'examen thérapeutique. C'est très très peu par rapport au nombre de malades», a-t-il expliqué. Pour imager cette situation, le spécialiste a insisté sur le fait que nous sommes les moins lotis par rapport à plusieurs pays de la Méditerranée, à l'exemple de la Tunisie qui réalise plusde 45 000 coloscopies (examen diagnostic) par an et de la France qui a atteint le chiffre de 1 million/an, alors que l'Algérie n'atteint que difficilement les 20 000 coloscopies/an. Ainsi, du consensus des différents communicants, le diagnostic précoce des cancers colorectaux permet d'augmenter d'une manière très significative le taux de survie.Sur le plan préventif, les intervenants avertissent sur certains facteurs considérés comme favorisant l'apparition des cancers colorectaux, comme le tabagisme et l'alimentation riche en calories et en graisses animales. «Il faut opter pour un régime alterné combinant protéines animales, viande rouge et surtout viande blanche, ainsi que les légumes et, notamment, les crucifères qui sont très riches en fibres et en anti-oxydants. Ces derniers éliminent efficacement les substances cancérogènes et le cumul des graisses sur les parois du côlon», relève-t-il. «Toute présence de saignement dans les selles (rectorragie), diarrhées répétées ou constipation, douleurs abdominales, fatigue ou amaigrissement devraient faire l'objet de requête immédiate de diagnostic de la part du concerné pour identification des causes», conclut Dr Layadi.