Le projet prévoyant l'alimentation de 22 communes de la wilaya de Béjaïa en eau potable à partir du barrage en construction à Tichi Haf serait-il compromis ? Le ton de la énième correspondance adressée, il y a quelques jours, par le président de l'Assemblée populaire de wilaya à la direction de l'Agence nationale des barrages (ANB), le laisse supposer. « Ne voyant rien pointer à l'horizon (achèvement des travaux de réalisation du barrage et d'adduction), l'alimentation correcte et régulière de centaines de milliers d'habitants en eau potable n'est, plus que jamais, qu'un vain espoir », tranche, amère, la missive. L'APW de Béjaïa par la voix de son président rappelle que des assurances ont été pourtant données par les responsables de l'ANB pour que les travaux de réalisation des conduites soient lancés au début de l'année en cours. Enfin, le premier élu de l'assemblée réaffirme la disponibilité de l'institution qu'il préside à contribuer à débloquer la situation si l'agence chargée du projet venait à la solliciter. Le barrage de Tichi Haf est l'un des instruments de développement les plus importants sur lesquels table la région. D'une capacité théorique de 75 hm3, l'ouvrage, dont l'avis d'appel d'offres a été lancé en juillet 1985, est destiné à l'irrigation du périmètre de l'Oued Sahel (6400 ha) et de la basse Soummam, soit le territoire de la vallée qui s'étend vers Béjaïa à partir de Sidi Aïch. L'autre apport stratégique de l'infrastructure est l'alimentation en eau potable et industrielle des 22 communes situées sur le couloir de la même vallée avec un débit journalier évalué à 128 000 m3/ jour et devant bénéficier à plus de 520 000 habitants. De quoi induire de nouveaux paramètres pour le développement local et régional. Cela fera cependant vingt ans, l'année prochaine, depuis que ses prévisions sont faites et que la région attend leur concrétisation.