La comédie musicale Essaha (La place) sortira cette semaine sur les écrans algériens. Produite par Belkacem Hadjadj et par l'ENTV, Essaha a été réalisée par Dahmane Ouzid d'après un scénario de Salim Aïssa. Au 22e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui s'est déroulé entre le 26 février et le 6 mars, Essaha a décroché le prix spécial des Nations unies et celui de la meilleure affiche. De notre envoyé à Ouagadougou -Sept mois après l'avant-première, Essaha va enfin être vu par le grand public… Nous préparons la sortie nationale simultanée du film, pour le 14 mars, dans toute l'Algérie. C'est quelque chose que nous n'avons pas fait depuis longtemps. Le film sera projeté à Oran, Saïda, Tiaret, Sidi Bel Abbès, Alger, Tizi Ouzou, Annaba, Batna, bref, toutes les villes où il y a encore des projections en 35 mm. Nous voulons que les jeunes aillent voir le même jour Essaha. C'est une comédie qui s'adresse à toute la famille. -Qu'en est-il de la série télé ? La série sera prête après la sortie du film en salles. Essaha va avoir une petite vie en salles. Après cela, la série sera diffusée à la télévision tel que prévu. L'ENTV, on le rappelle, est le producteur principal du film. -Essaha semble avoir bien évolué dans les festivals… Le film a eu un capital de sympathie extraordinaire. A l'origine, la comédie n'était pas destinée aux festivals. Sans aucune prétention, ce film de divertissement est destiné aux jeunes Algériens. C'est un film qui ne se prend pas la tête. Il se trouve que nous sommes invités dans d'autres festivals. On ne boude pas notre plaisir ! Cela donne de la visibilité au film, et au même temps, on nous donne des petites récompenses réconfortantes. Elles permettent de dire qu'on peut avoir du divertissement et être bien acceptés dans les festivals où les films choisis traitent de thématiques complexes au sens cinématographique du terme. -Etait-il facile pour vous de mener des jeunes pour un jeu complexe, chant, danse, comédie ? Cela n'a pas été facile, c'est la raison pour laquelle je suis triste lorsque j'entends des critiques qui dévalorisent notre travail. Cela n'engage que leurs auteurs. Il est difficile de tenir un pari dans un pays qui n'a plus de conservatoire de danse ou de musique. Un pays qui sort d'une décennie noire. Il nous a fallu aller aux quatre coins d'Algérie repérer les talents. Des jeunes qui ont appris dans la rue. Sur la base d'un casting de 500 jeunes, nous avons retenu six filles et six garçons. Ensuite, il nous a fallu faire trois mois de répétition pour leur apprendre comment se mettre en image, se comporter sur un tournage. Il n'y avait pas que le problème d'actorat, il y avait aussi le problème de discipline. Car, il fallait gérer des jeunes de vingt ans, réussir à faire d'eux des comédiens qui s'assument et qui assument leurs personnages, cela a été rude. Cela dit, nous sommes fiers du rendu à l'écran. -Que fera Dahmane Ouzid après Essaha ? Avant Essaha, nous avions un projet qui a été accepté par la commission du FDATIC du ministère de la Culture. Le titre du film est Les années de sang. Mon prochain film revient sur la décennie noire. On n'aura jamais fini d'en parler, sauf que maintenant, nous devons considérer qu'on peut évoquer cette période avec plus de recul. Il est temps de faire des analyses et d'essayer de comprendre les raisons qui nous ont amenés jusque-là. Un immense travail attend le scénariste, Salim Aïssa et moi-même, pour élaborer le film. Nous préparons déjà les repérages pour filmer dans les montagnes et dans les coins qui ont connu des problèmes.