Moukabalate El Houkkam», la pièce théâtrale présentée jeudi au TRO Abdelkader Alloula par la coopérative de l'Atelier El Bahia du théâtre et des arts d'Oran, s'est singularisée par le traitement d'un sujet d'actualité sportive qui n'est autre que le hooliganisme. Présentée sous forme de monologue, le spectacle a trouvé un public preneur si l'on prend en compte le paramètre de l'applaudimètre et des réactions prises à chaud à la fin de cette représentation qui a duré 50 minutes. Le personnage d'un arbitre de football, agressé suite à sa décision de concéder un penalty à une équipe visiteuse, a été bien campé par le comédien Jahid Dine El Hadi. Un artiste assez connu dans le milieu théâtral de la ville de Sidi Bel Abbés car, avec son interprétation, son jeu corporel et ses mimiques, du reste assez proches de ceux du défunt Sirat, lui ont valu de fréquents applaudissements durant le spectacle. Et pour cause ! Avec un texte léger et pas toujours structuré, écrit par Lotfi Ben Sebaâ, le comédien a bien su capter l'attention du public grâce à des répliques inattendues, des répliques improvisées et, ce, à travers des partenaires imaginaires. La pièce, intitulée «Moukabalate El Houkkam» se veut un cri d'alarme de ce qui se passe dans nos stades. Elle traite avec une touche d'humour «gris» pour ne pas dire noir, des déboires que vivent ou subissent (pas toujours) les arbitres honnêtes. Car siffler un penalty dans un match décisif contre une équipe qui reçoit n'est sûrement pas une chose évidente pour les hommes en noir. Les corrections musclées infligées par des supporters irresponsables et les paroles vindicatives adressées par le président du club local à cet arbitre incorruptible et courageux sont racontées par ce malheureux et pathétique arbitre, dans un univers quelconque. La scénographie n'a pas exigé beaucoup de moyens pour illustrer le texte porté à bout de bras par l'artiste de la cité de la Mekerra. Le titre de la pièce «Moukabalète El Houkkam», ce qui veut dire, dans la langue de Molière, «rencontres des arbitres», ne reflète pas toujours le fond du texte. Car, à aucun moment, il n'est fait allusion à une rencontre entre arbitres.