La dernière intervention de la puissance publique dans la cité Climat de France destinée à démolir une quarantaine d'habitations érigées illicitement depuis quelques mois autour de quelques îlots verts a été musclée. Elle a permis une nouvelle fois de libérer un espace public et reconquérir un pan de territoire d'intérêt commun squatté par des Algériens qui agissent avec cet esprit revêche de s'approprier l'espace, selon leur bon vouloir, au mépris des lois sur la qualité urbaine qu'on a tendance à clochardiser. A dire vrai, ils ne se reconnaissent pas dans les facteurs essentiels d'une cité urbaine : propreté, embellissement, réhabilitation, sécurisation et régulation des espaces. A croire aussi que chacun a son «petit bled» dans sa tête et installe son galetas là où bon lui semble, sous prétexte qu'il est… Algérien. Dieu du Ciel, je ne peux me garder d'avoir cette impression que plus on s'attelle aux opérations de démolition des bidonvilles qui amochent nos cités, plus on voit croître leur nombre. Plus on construit de logements dans les formules répandues (LS, LSP, AADL.) et autres RHP dans les zones rurales, plus on voit s'agglutiner autour des lotissements régularisés des poches de favelas. Plus on soulage les gens des conditions malpropres qu'offrent leurs taudis, il y en a toujours d'autres qui occupent leur place, en attendant que ces derniers soient relogés par ceux qui font mal leurs comptes. Ainsi va la quadrature du cercle dans une mégalopole qui continue à se «taudifier», s'enlisant dans un vilain décor de «gourbisation» ; que cela soit à Gué de Constantine, à flanc de montagne dans la commune de Bologhine, dans le versant de Oued Koriche ou encore à la lisière sud-ouest de la forêt de Baïnem. Cette dernière est enlaidie par le bidonville baptisé Ben M'hidi (bizarre dénomination donnée à un chahid !) qui regroupe pas moins de mille cassines érigées en parpaing et tôle. Un espace forestier dont les alentours sont maculés par une hideur. Dans le fil de notre haut-le-cœur que suscite la dégradation du cadre bâti urbain, une question nous interpelle : pourquoi n'intervenir à la démolition de ces baraques élevées illicitement que des décennies plus tard, non sans provoquer des émeutes promptes à mettre l'Etat devant le fait accompli ? Ce qui ne suppose pas moins qu'«il y a des gens qui, à propos de certains problèmes, font preuve d'une grande tolérance. C'est souvent parce qu'ils s'en foutent» pour reprendre à juste titre la citation de Mark Twain.