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«Le statut social du médecin doit être à la hauteur des sacrifices consentis» Dr mohamed bekkat berkani. Président du conseil national de l'Ordre des médecins
- Le mouvement de protestation des médecins résidents se durcit. Une grève illimitée a été décidée à partir d'aujourd'hui. Le conseil de l'Ordre des médecins maintient-il son soutien à ces spécialistes ? Le conseil de l'Ordre des médecins comprend dans ses rangs des médecins en spécialité, notamment les médecins résidents qui ne sont plus étudiants, de la même façon qu'il a soutenu tous les mouvements de protestation de tous le corps médical (médecins généralistes, spécialistes, hospitalo-universitaires et paramédicaux). De mon point de vue, l'Algérie se doit de prêter attention à la future élite des spécialités médicales. Une élite qui risque d'aller vers d'autres cieux. Nous soutenons le mouvement de grève des médecins spécialistes parce que nous considérons que leurs revendications sont légitimes. - Le service civil demeure l'une des revendications phare des médecins résidents. Etes-vous d'accord pour son abrogation ? La loi promulguant le service civil est anticonstitutionnelle et les Algériens sont égaux en droits et en devoirs. Le conseil de l'Ordre considère que les médecins résidents doivent être entendus et que leurs demandes sociales soient satisfaites d'abord par l'abrogation de ce qui est appelé service civil qui s'est révélé improductif et qui gagnerait à être remplacé par l'adhésion volontaire de nos collègues spécialistes pour aller exercer dans des régions non pourvues en compétences médicales. Une action qui doit être accompagnée par l'amélioration du statut social, en l'occurrence les conditions de travail du médecin, à savoir le logement, le salaire, le transport, les indemnités. Ce statut doit être à la hauteur des sacrifices consentis, comme c'est le cas des pétroliers par exemple. - Les conflits sociaux dans le secteur de la santé semblent prendre de l'ampleur. Pourquoi, à votre avis ? Il faut rendre hommage aux corps de la santé, tous grades confondus (gestionnaires, médecins spécialistes, généralistes, hospitalo-universitaires et paramédicaux), qui voudraient jouer leur rôle de façon complète. Le secteur mérite de l'attention et une amélioration significative des conditions de travail qui permettront à ces professionnels de s'exprimer pleinement, au plus grand bénéfice des Algériennes et des Algériens. Le marasme dure depuis plusieurs années dans le secteur et il est dommage que les Algériens n'aient pas un système de santé publique à la mesure de leurs espoirs. Malgré les efforts de tous, l'accès aux soins reste aléatoire. - Quelles sont, d'après vous, les solutions pour y remédier ? Nous avons toujours formulé le vœu d'organiser des assises de la santé pour faire un arrêt sur image de la santé publique, en impliquant les acteurs représentatifs (syndicats des médecins, associations de malades et professionnels) afin de suggérer aux autorités publiques les réformes nécessaires pour une meilleure médecine dans notre pays. Les autorités de la santé ont fait le vide autour d'elles de tout partenariat constructif. - Vous venez d'être réélu à la tête du conseil national de l'Ordre des médecins pour un mandat de quatre années. Quel est votre plan d'action ? En tant que conseil national de l'Ordre des médecins, une institution par excellence de la République, nous nous tenons à la disposition de toutes les autorités, en particulier celles en charge de la santé et de la sécurité sociale, comme conseil naturel afin d'aider à optimiser la santé du citoyen. Il est urgent de normaliser l'exercice médical afin de le rendre plus efficient et plus contrôlable.