Photo : Riad Par Karima Mokrani Les résidents en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie empruntent le même chemin que celui parcouru par les paramédicaux, il y a quelques semaines. Les deux corps sont en quête du respect et de l'attention du ministère de tutelle, ce qu'ils considèrent pourtant comme un droit absolu. Comme annoncé précédemment, le mouvement de protestation se durcit et prend la forme d'une grève illimitée, et ce, à partir de demain, lundi. Cette date a été arrêtée, vendredi soir, à l'issue d'une réunion de la délégation nationale, composée des représentants des facultés de médecine du pays. Regroupés au sein du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Comra), les protestataires affirment qu'ils n'accepteront aucune rencontre avec le ministre ou ses collaborateurs en l'absence d'une invitation officielle. «Nous attendons une invitation officielle pour une réunion officielle», insiste le Dr Benhabib, un des représentants de ce mouvement. Et ce dernier d'exprimer, à son tour, son étonnement des déclarations faites à la presse par le ministre, Djamel Ould Abbès : «Nous apportons un démenti formel aux déclarations du ministre. Il ne nous a pas conviés à une réunion le 23 mars dernier». Plus précis, le Dr Benhabib rapporte que, le 17 mars, le ministre qui était en visite à l'hôpital de Kouba (Alger) avait promis aux résidents une réunion qui devait avoir lieu avant la fin de la semaine (avant le 23 mars) sans fixer de date. Au cours de cette semaine, poursuit-il, «ils nous ont promis de nous envoyer une invitation officielle mais nous n'avons rien reçu. Nous nous sommes préparés pour le mardi après-midi, estimant que le ministre ne pourrait pas nous recevoir mercredi du fait qu'il devait se rendre à la réunion du gouvernement… mais aucune invitation ne nous est parvenue. Le lendemain, des journalistes nous ont appelés pour nous demander les raisons de notre absence à la réunion qui a eu lieu au ministère. Nous n'étions pas au courant.» Le mouvement de protestation ne tarde pas, alors, à se radicaliser et la grève illimitée sera effective à partir de demain. Les résidents en médecine, au nombre de 8 000 environ, revendiquent l'abrogation de l'obligation du service civil, la dispense du service militaire et la révision du statut particulier. D'autres revendications d'ordre pédagogique sont également soulevées, à l'exemple de l'annulation des examens intercalaires pour les résidents en chirurgie dentaire. Au-delà des revendications socioprofessionnelles et autres pédagogiques, il y a le respect du résident. C'est surtout cela qui les incite à durcir le mouvement. Ils sont d'autant plus confiants dans leur démarche qu'ils sont soutenus par le corps professoral, les syndicats autonomes de la santé et le conseil de l'Ordre des médecins.Encore une fois, les CHU, les EHS et les EPH sont menacés de paralysie. Le ministère de tutelle est appelé à agir vite pour désamorcer le conflit et éviter au citoyen des désagréments de trop.