La participation du secteur industriel privé et public dans le programme d'investissement du secteur de l'énergie a été au cœur d'une rencontre organisée dimanche en fin d'après-midi au siège de Sonatrach. Après la communauté universitaire, qui avait été conviée jeudi dernier à une rencontre pour développer le partenariat entre les centres de recherche du secteur de l'enseignement supérieur et ceux de l'énergie, dimanche, c'était au tour des industriels nationaux d'être conviés par le secteur de l'énergie pour prendre connaissance des «perspectives d'investissement dans le secteur des hydrocarbures, de l'énergie et des mines» avec une attention particulière pour le programme des énergies nouvelles et renouvelables. S'adressant dimanche aux industriels nationaux et aux responsables des organisations patronales, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a indiqué : «Cette initiative se veut une contribution effective de notre secteur à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en faveur de l'encouragement de l'intégration nationale.» Le secteur veut associer «l'outil de production nationale dans la réalisation de ses différents programmes de développement dans les domaines des hydrocarbures, des mines, de l'électricité et des énergies renouvelables». En matière de statistiques, le ministre de l'Energie a indiqué : «Le groupe Sonatrach importe annuellement près de 500 000 articles de pièces de rechange utilisées lors de l'exécution des opérations de maintenance de ses installations et équipements industriels et seulement 0,5 à 1% de ce marché sont produits localement.» Comme il a relevé l'absence d'un véritable réseau national de sous- traitants industriels. Le programme de développement des énergies renouvelables va nécessiter plus de 4000 milliards de dinars, selon le ministre. Et à propos de ce programme, le ministre a estimé que «sa mise en œuvre économique n'aura de sens que si la majeure partie des équipements et des composants est fabriquée localement et que si les technologies sont maîtrisées et développées dans nos laboratoires» en soulignant que «l'Etat est prêt à accompagner les efforts qui seront entrepris dans ce sens». Le soutien de l'Etat a été le principal aspect du message du président de la République, lu en son nom par le conseiller Mohamed Ali Boughazi. «L'Etat encouragera les initiatives des opérateurs nationaux privés et publics qui concourent au développement des projets de fabrication d'équipements et de biens nécessaires au fonctionnement du secteur des hydrocarbures et de l'énergie», a-t-il déclaré.L'objectif étant de lancer «une industrie de sous-traitance locale dans les énergies nouvelles et renouvelables, à même de créer des dizaines de milliers d'emplois». Sur le seul volet de l'électricité, l'investissement serait de 4500 milliards de dinars. Lors de la rencontre, le ministre de l'Industrie, de la PME-PMI et de la Promotion de l'investissement a exprimé la volonté de son secteur «de passer en revue toutes les possibilités de partenariat en vue de contribuer à la mise en œuvre et au développement du programme national des énergies nouvelles et renouvelables» avec comme cible principale la sous-traitance industrielle. Il a estimé que les besoins des grandes sociétés du pays en matière de biens d'équipement industriel et de pièces de rechange industrielles donnent une facture annuelle de 3,5 milliards de dollars. L'occasion fut ensuite donnée à Nordine Cherouati, PDG de Sonatrach, d'aborder les opportunités qu'offre Sonatrach pour la fabrication de certains types de pièces de rechange. A titre d'exemple, l'activité amont mobilise chaque année 52 millions de dollars pour la pièce de rechange. Les investissements pour les hydrocarbures seront de 60 milliards de dollars pour la période 2011-2015, selon le PDG. Nourredine Boutarfa, PDG de Sonelgaz, a exposé les besoins en éléments et en pièces de rechange pour le programme des énergies renouvelables 2011-2030. Mohamed Salah Bouzeriba, DG de l'Aprue, a insisté sur les audits énergétiques qui vont cibler les unités de production et qui permettront de développer l'efficacité énergétique. Saïd Akretche a exposé le programme d'investissement de Naftal qui est de 90 milliards de dinars sur la période 2011-2015. Un débat a suivi les présentations et lors de la clôture, le ministre de l'Energie a insisté sur la volonté du gouvernement de faire réussir ce partenariat et l'initiative ne serait que le début d'un processus.