La mise en œuvre du programme des énergies renouvelables "n'aura de sens que si la majeure partie des équipements et des composants est fabriquée localement et que si les technologies sont maîtrisées dans des laboratoires algériens", a indiqué, dimanche à Alger, le ministre de l'?nergie et des Mines, Youcef Yousfi. "C'est un immense chantier qui s'ouvre à nous et l'?tat est prêt à accompagner les efforts qui seront entrepris dans ce sens", a-t-il ajouté lors d'une rencontre sur les perspectives d'investissement dans le secteur des hydrocarbures, de l'énergie et des mines. M. Yousfi a estimé que "le renforcement d'une industrie locale orientée vers les besoins des filières des hydrocarbures, des mines, de l'électricité et des énergies renouvelables s'avère plus que jamais indispensable". "Nous favoriserons la mise en relation d'affaires des opérateurs nationaux privés et publics, autour de projets de fabrication d'équipements et de matériels nécessaires pour nos projets éligibles à l'intégration nationale", a-t-il soutenu. Dans ce même contexte, le ministre a tenu à souligner que "le groupe Sonatrach importe annuellement près de 500 000 articles de pièces de rechange utilisées lors de l'exécution des opérations de maintenance de ses installations et équipements industriels". M. Yousfi a relevé que "seulement 0,5 à 1% de ces pièces sont produites localement" et que "la facture des importations est très élevée et risque de s'alourdir avec l'extension constante des activités du secteur des hydrocarbures, en l'absence d'un véritable réseau national de sous-traitants capable de réduire ce fardeau financier". La maîtrise des nouvelles technologies dans les secteurs de l'engineering, de la fabrication locale de composants et du management de projets industriels est aussi, poursuit M. Yousfi, d'une importance stratégique en termes de création d'emplois et de développement durable. Le secteur des hydrocarbures contribue à hauteur de 60% dans le budget de l'?tat et fournit près de 98 % des recettes des exportations. Les investissements du groupe Sonatrach atteignent, en moyenne, 12 milliards de dollars annuellement dans la chaîne énergétique, allant de la recherche jusqu'au raffinage et distribution des hydrocarbures. M. Yousfi a, par ailleurs, souhaité que la création récente du groupe minier public "Manal" puisse relancer les potentialités d'investissements dans le secteur des mines. Une rencontre sur les perspectives d'investissement dans les secteurs des énergies renouvelables, des hydrocarbures et des mines a, d'ailleurs, ouvert ses travaux dimanche après-midi à Alger. Celle-ci revêt une importance capitale au point d'être placée sous le haut patronage du président de la République qui a affirmé que l'Algérie dispose de sources d'énergies nouvelles et renouvelables lui permettant de conforter la croissance économique et le développement durable du pays. M. Bouteflika a précisé que les pouvoirs publics viennent d'autoriser la mise en œuvre "d'un important programme de promotion des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, sur les vingt prochaines années, dont le coût d'investissement est évalué, pour le seul volet électricité, à plus de 4 500 milliards de dinars". Cette rencontre sera consacrée aux opportunités d'investissement en matière de fabrication d'équipements et de pièces de rechange, notamment dans les énergies nouvelles et renouvelables. De son côté, Sonatrach prend le train en marche. Face à cette situation, le géant pétrolier algérien ouvre de nouveaux horizons en offrant des opportunités de partenariat avec les industriels algériens. Il s'agit des différentes activités de Sonatrach qui constituent une opportunité réelle de partenariats avantageux pour les industriels et les investisseurs algériens. Le P-DG du groupe, Nordine Cherouati, l'a affirmé dimanche. Il reconnait que le marché qu'offrent les activités de Sonatrach en matière d'équipements industriels et de pièces de rechange apparaît comme "une opportunité réelle (...) à la concrétisation de partenariats extrêmement avantageux pour les industriels et les investisseurs algériens mais aussi pour les détenteurs de licences et de brevets". Ce partenariat constitue "un levier décisif dans le lancement de l'initiative de la fabrication locale de la pièce de rechange dans l'objectif d'une intégration nationale bénéfique", a-t-il souligné. Le patron de Sonatrach a rappelé, à ce propos, que cette société dépense chaque année d'importantes sommes pour l'équipement et l'entretien de ses différentes installations. A travers ses différentes activités, Sonatrach utilise plus de 4 400 machines et équipements allant des turbines aux accessoires de tuyauteries et aux équipements électriques. M. Cherouati a affirmé, à titre d'illustration, qu'une enveloppe moyenne de 20 millions de dollars pour deux ans de fournitures de pièces de rechange est allouée pour chaque projet de développement. Dans l'activité transport par canalisation, il a été procédé à l'acquisition de pièces de rechange pour les stations de pompage et de compression pour un montant de 10 millions de dollars durant les exercices 2009 et 2010. S'agissant de l'activité amont, l'enveloppe allouée pour l'achat de pièces de rechange destinées aux installations de la division production représente en moyenne annuelle près de 52 millions de dollars, alors que les entrées en pièces de rechange pour l'activité avale durant l'année 2010 se chiffrent à 126 millions de dollars, a encore expliqué M. Cherouati. Le développement du réseau industriel local capable d'améliorer l'intégration nationale permettrait, selon le P-DG de Sonatrach, de réduire sensiblement la facture de ces importations et aussi contribuer à la création d'une valeur ajoutée locale. Le groupe Sonatrach demeure le premier investisseur national avec une enveloppe de 60 milliards de dollars engagée pour la période 2011-2015, dont 77% pour l'amont, 13% pour l'aval et 9% pour le transport par canalisation. Il prendra en charge à lui seul 65% de ce programme, soit 39 milliards de dollars de la totalité de ces investissements, a, par ailleurs, rappelé M. Cherouati.