Photo : Riad Par Youcef Salami L'état veut faire intéresser les industriels nationaux au secteur de l'énergie et des mines, les impliquer dans certains créneaux comme la fabrication de pièce de rechange, la maintenance, le traitement des huiles industrielles… L'idée est de développer le secteur industriel et de faire baisser l'importation de la pièce de rechange, de manière générale. Elle a fait l'objet d'un large débat, à l'occasion d'une réunion organisée dimanche dernier au siège de Sonatrach, et consacrée à la réflexion sur les opportunités d'investissement dans le secteur des hydrocarbures, des énergies renouvelables et nouvelles. Cette initiative est fortement soutenue par les pouvoirs publics, ainsi que l'a souligné le président de la République dans un message qu'il a adressé aux animateurs de cette rencontre. Le chef de l'Etat a mis en relief l'engagement de l'Etat à soutenir les initiatives des opérateurs économiques nationaux pour le développement d'une industrie d'équipements et de biens utilisés dans le secteur de l'énergie, notamment dans les hydrocarbures. C'est pour la première fois que l'Etat s'engage clairement à appuyer le privé national dans le secteur pétrolier. Abdelaziz Bouteflika a précisé que les besoins du marché algérien, dont le potentiel d'expansion est considérable, ainsi que les expériences capitalisées par les opérateurs nationaux, notamment ceux du secteur public industriel, peuvent permettre d'établir des liens entre partenaires privés et publics pour mieux réaliser notre potentiel d'adaptation technologique. «Il nous sera alors possible de nous doter rapidement des technologies et du savoir-faire nécessaires au développement de l'économie nationale», a-t-il noté. Le premier magistrat du pays a également affirmé que l'Algérie dispose de compétences capables de relever le défi de la maîtrise de l'engineering technologique et du transfert de ces technologies dans les futures industries locales de fabrication d'équipements et de biens. Les cadres des centres de recherche devront être mobilisés à travers des formules de coopération entre l'industrie et l'université autour de cet objectif stratégique d'intégration. Et d'ajouter que les industriels nationaux devront, eux aussi, apporter, dans ce domaine, leur pleine contribution, tout comme dans d'autres créneaux à l'exemple des énergies renouvelables. Le programme national de développement des énergies renouvelables, une fois réalisé à l'orée de 2030, avec des capacités de production électrique de 22 000 MW, dont 10 000 MW dédiés à l'exportation, permettra d'économiser, selon le président Bouteflika, «de près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de vingt-cinq années». Ce n'est pas rien. Et, de ce fait, a-t-il souligné, la nouvelle politique énergétique nationale «sera accompagnée du développement d'une industrie de sous-traitance locale dans les énergies nouvelles et renouvelables, à même de créer des dizaines de milliers d'emplois à haute valeur ajoutée durant la décennie». «Ce programme traduit la volonté de l'Etat, a-t-il précisé, de faire en sorte que nos hydrocarbures puissent encourager les investissements indispensables au déploiement, sur plusieurs décennies, de ces filières modernes de production d'électricité, d'une part, et de s'assurer de la rationalisation de la consommation d'énergie dans tous les secteurs, d'autre part». Pour cela, a fait remarquer le chef de l'Etat, «nous aurons besoin de toutes les forces vives de la nation : celles qui adhèrent, celles qui réfléchissent et innovent, celles qui entreprennent et investissent et, enfin, celles qui, tout simplement, œuvrent au progrès de notre pays», a ajouté le chef de l'Etat. Le secteur de l'électricité, les énergies renouvelables comprises, présente beaucoup d'opportunités d'investissement auxquelles le privé national doit s'intéresser. Des opportunités évoquées par le P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, à la faveur de la rencontre citée précédemment. Les industriels nationaux auront ainsi la possibilité d'investir dans la fabrication d'équipements d'exploitation et de stockage de l'énergie de source renouvelable comme les modules photovoltaïques, les équipements d'isolation thermique, les kits de chauffage de l'eau et de GPL carburant. La mise en œuvre du programme des énergies renouvelables «n'aura de sens» que si la majeure partie des équipements et des composants est fabriquée localement et que si les technologies sont maîtrisées dans des laboratoires algériens, a déclaré, pour sa part, le ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi. Le ministre a, dans un autre registre, indiqué que Sonatrach importe annuellement 500 000 articles de pièce de rechange utilisés lors de l'exécution des opérations de maintenance de ses installations et équipements industriels. Seulement 0,5% à 1% de ce marché est fabriqué localement. Une tendance mise en exergue également dans l'intervention du P-DG de Sonatrach, Nordine Cheroutai. La compagnie nationale a acheté, en 2010, pour 126 millions de dollars en pièce de rechange, destinée à l'activité aval.