Les investissements publicitaires par type de média révèlent la prédominance de la télévision, suivie de la presse écrite (journaux et périodiques) et de l'affichage urbain en expansion. Pour la publicité télévisée, les télécoms s'approprient la part du lion, suivis des cosmétiques et des détergents et l'industrie alimentaire. Le reste est réparti entre les secteurs de banques/assurances, automobile, électroménager, mobilier et boissons. Le premier marché de publicité télévisée à l'échelle de l'Afrique du Nord est le Maroc, générant des revenus de l'ordre de 75 millions d'euros (825 MDH), soit 72% de parts de marché, contre 16% pour l'Algérie et 12% pour la Tunisie. Cet état de fait s'explique par le développement précoce de la publicité au Maroc et à l'attachement des téléspectateurs aux chaînes nationales, et ce, malgré la concurrence des chaînes satellitaires européennes et arabes. La présence de plusieurs multinationales, réputées pour l'importance de leur budget de communication, a favorisé également le développement de la publicité télévisée au Maroc. Il est à signaler qu'à l'échelle du Maghreb, les recettes publicitaires télévisées se seraient établies à 104 millions d'euros (1144 MDH) à la fin 2003. En Algérie, c'est pratiquement la même tendance. Le boom des télécommunications a incontestablement boosté le marché de la publicité. Plusieurs entreprises étrangères ont découvert le filon et croient flairer de bonnes affaires. Les tunisiens Karoui&Karoui et partners, représentant d'Endemol en Algérie et au Maroc, s'engouffrent dans la brèche. Pour se faire connaître, il produit l'émission « Akher kalima » qui fait rêver les Algériens mais n'a pas dit pour autant son dernier mot concernant son développement en Algérie. Il a investi dans l'image en faisant dans le grand spectacle : le spot de cirque Amar est un exemple car il a été tourné sans trucage. Le français Euro RSCG est venu prêter main forte à l'opérateur public de téléphonie mobile et lui procurer « la force tranquille » dans un contexte très concurrentiel. Les personnages des spots ont marqué fortement le public algérien. L'agence de publicité américaine J. Walter Thompson a aussi tenté sa chance. Les stars sont naturellement convoitées pour les spots publicitaires. C'est tout aussi vrai en Algérie que partout dans le monde. Mais il faut préciser que l'emploi d'une personnalité n'est que l'espérance d'un supplément d'impact. Un spot publicitaire est un projet à part entière. La publicité est création. Elle propose une certaine émotion que le public doit partager. La publicité en utilisant et en mobilisant tous les autres arts (cinéma, chanson, musique) est une formidable usine à rêves propre à communiquer avec tous. Les producteurs algériens tentent de s'affirmer aussi, même si ce n'est pas à armes égales. Ils sont confrontés aux petits budgets et à la difficulté de développer un concept. L'idéal est de conjuguer puissance, ciblage fort et présence de la marque dans un contexte valorisant. La publicité agit à la dérobée et derrière le spectacle proposé, derrière l'humour affiché, se cache la réalité de la consommation recherchée. Le consommateur devient davantage acteur du spectacle publicitaire auquel il est invité.