L'épineux dossier de l'attribution controversée, voire du détournement au profit d'indus bénéficiaires, de dizaines d'aides à l'habitant rural, n'a pas livré tous ses secrets. Lors des pourparlers engagés entre le chef de cabinet de la wilaya et les représentants de la population, il a été convenu de l'élargissement de la commission de daïra d'octroi de l'aide à l'habitat rural à deux délégués représentant le wali. Un quota supplémentaire d'aides à l'habitat rural sera réservé aux émeutiers des douars Zaouia et Ras El Bir. C'est ce qui ressort de la réunion de mardi dernier. Ladite commission, ainsi renforcée, est chargée de mener des enquêtes minutieuses sur les 190 attributaires avant de procéder à l'établissement des listes définitives, et ce, dans les meilleurs délais. Dans le sillage des houleuses manifestations de la semaine passée, lesquels ont conduit les protestataires à fermer, trois jours durant, le siège de la daïra, des langues se sont déliées pour accuser ouvertement les autorités locales, dont l'ex-chef de daïra, de «discrimination et de favoritisme» dans le traitement des dossiers des postulants. Plus grave encore, des sources proches du dossier sont allées jusqu'à affirmer, sous le sceau de l'anonymat, que certains responsables ayant pignon auraient perçu des dessous-de-table (on parle de 100 000 DA) par candidat retenu sur la liste des bénéficiaires. Un élu siégeant à l'APC martèle de son côté que «la commission de daïra devant statuer sur les 190 demandes d'aide à l'habitat rural est illégitime, puisque celles-ci (les 190 demandes) ne sont pas accompagnées de l'annexe n° 2 des services agricoles. Et puis, pourquoi ce traitement sélectif des 190 dossiers, alors qu'en réalité, il y en a près d'un millier ?» Et de poursuivre : «Comment se fait-il que ce sont les services techniques de l'hydraulique, de l'agriculture, des forêts… de Grarem Gouga et Mila qui ont siégé aux réunions d'étude et de validation des attributions ? Alors qu'il s'agit d'agglomérations relevant de la daïra de Sidi Mérouane.»