La commune d'Aït Yahia Moussa, à trente kilomètres au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, souffre d'un manque criant en matière de logements. Il faut signaler que depuis de longues années, aucun projet dans ce cadre n'a été amorcé dans cette municipalité aux ressources pratiquement inexistantes. Toutefois, le programme d'aide à l'habitat rural lancé par l'Etat depuis 2005 au profit des communes rurales du pays a été salvateur pour de nombreux pères de famille qui ne pouvaient pas construire avec leurs propres moyens. En l'absence de tout autre type de construction de logements à Aït Yahia Moussa, toutes les demandes formulées inscrites auprès de l'administration locale ont été orientées vers l'habitat rural. Plus de 2148 postulants à ce type d'aide ont été enregistrés dont 1974 sont admis par les services concernés. «De ce fait, une pression sur ce type d'aide de l'Etat a été enregistrée. Rappelons que des citoyens en colère ont tenté de fermer la RN 25 à la veille de l'Aïd El Adha, n'était la sagesse de certains élus qui ont réussi à calmer les protestataires. Ces derniers comptent revenir à la charge, si leur revendication n'est pas prise en charge sérieusement. En l'absence de chantiers de construction de logements au niveau de notre commune, l'habitat rural reste une aubaine pour tous les citoyens puisqu'ils résident dans des villages éloignés. Ce type de logement permet de lutter contre l'exode rural dont notre municipalité souffre énormément», nous dira Athmane Metrouh, chargé de l'habitat rural à l'APC. Il faut préciser aussi que, selon les propos de notre interlocuteur, il existe une certaine inertie dont font preuve des responsables concernés quant à la prise en charge de ce problème dans lequel la commune d'Aït Yahia Moussa patauge. Rappelons que selon les statistiques contenues dans le recensement général de la population (GPRH) 2008, la municipalité d'Aït Yahia Moussa a été classée comme région pauvre qui nécessite un regard spécial de la part des autorités de wilaya. Elle compte sur son territoire des poches de pauvreté. «La daïra a-t-elle communiqué de faux chiffres à la wilaya ?» Selon le chargé à l'habitat rural à l'APC, les chiffres que possède la Direction du logement et des équipements publics (DLEP) sont erronés. Le P/APC d'Aït Yahia Moussa a adressé un courrier en date du 08/11/2010 à la DLEP de Tizi Ouzou afin d'octroyer à sa municipalité un quota supplémentaire d'aide à l'habitat rural dans le but de satisfaire les nombreux postulants et contenir leur colère qui commence déjà à faire des remous. Cette demande dont nous détenons une copie a été appuyée par un dossier complet contenant des photos et des enquêtes effectuées sur site des demandeurs d'aides. Il faut noter que depuis 2005, année de lancement de ce type d'aide, la commune d'Aït Yahia Moussa a bénéficié de 575 aides dont 50 au mois de novembre dernier ne sont pas distribuées. «Au mois de juin de l'année en cours, nous avions tenus des réunions avec les citoyens de la commune et nous leur avions promis un quota important. Donc, au mois de novembre nous avions eu un quota de 50 aides seulement. C'est insuffisant. C'est même très loin de nos attentes. La population a procédé à la fermeture de la RN 25 suite à cette annonce. Les contestataires ont renoncé à cette action après des pourparlers, et ils ont compris que la sagesse doit prévaloir. Nous leur avions expliqué que notre commune sera bénéficiaire d'un quota spécial au mois de décembre ou janvier 2011. Ce sont les réponses du secrétaire général et du directeur de logements et des équipements publics de la wilaya de Tizi Ouzou. Ces responsables nous ont dit même que les chiffres communiqués par la daïra de Draâ El Mizan ne sont pas les mêmes que ceux que nous avons porté sur le dossier de la requête. Nous travaillons dans la transparence, et nous avons informé les citoyens de cette nouvelle. Nous attendons toujours ce quota», dira encore Athmane Metrouh. Qui qu'il en soit et eu égard à la forte demande exprimée, la question d'aide au logement rural restera une source de tension qui risque de faire sortir la population dans la rue.