En dépit des efforts que consent l'administration pour endiguer le problème du manque de logements à travers les différentes formules, les citoyens de nombreuses communes de la wilaya de Tizi Ouzou restent insatisfaits, surtout ceux issus des milieux défavorisés. Il faut signaler que l'engouement affiché pour l'aide à l'habitat rural a créé une forte tension que les élus locaux n'arrivent pas à contenir. Dans le cadre de l'auto-construction, l'Etat accorde 70 millions de centimes pour que le postulant achève son projet. C'est une solution qui a été bien accueillie par les citoyens de la wilaya mais les retards dans l'attribution des quotas supplémentaires durant ces deux dernières années ont été à l'origine de la colère de nombreux citoyens. En effet, les villageois de la commune d'Aït Yahia Moussa ont exprimé leur ras-le-bol face à la lourdeur qu'affiche l'administration de leur commune pour leur accorder l'aide attendue alors que les dossiers ont été déposés depuis des années. Selon nos sources, les représentants de 44 villages se sont réunis pour décider d'occuper le terrain afin que leur unique revendication soit prise en charge de manière sérieuse. Dimanche dernier, les villageois se sont donné rendez-vous au chef-lieu communal, ils voulaient fermer la RN25 à la circulation routière. La raison a prévalu après les assurances adressées par le deuxième vice-président de l'assemblée locale. En effet, le responsable de l'APC les a exhorté d'abandonner leur action de rue et les a assurés qu'un quota supplémentaire sera accordé à la commune prochainement et les dossiers qui sont en attente seront équitablement étudiés. Il faut noter que le caractère topographique de la commune d'Aït Yahia Moussa a été à l'origine du nombre important de dossiers de demandes d'aide à l'habitat rural. Même topo à Tizi Gheniff où le nombre de dossiers s'élève actuellement à plus de 600. Notons que la commune de Tizi Gheniff a bénéficié d'un quota dérisoire en 2010. Les villageois d'Aït Itchir et ceux de Beggas, pour ne citer que ceux-là, sont las d'attendre des quotas supplémentaires afin d'améliorer leur cadre de vie. Le chômage galopant et la mal-vie dans ces contrées de la Kabylie profonde sont inqualifiables. A Draâ El Mizan, plus de 600 dossiers sont actuellement dans l'attente d'une décision. Plusieurs citoyens jugent que cette situation est injuste. «J'ai déposé un dossier de demande d'aide à l'habitat rural en 2008, à ce jour aucune réponse. A chaque fois, il nous raconte une histoire. Pour terminer tôt la construction, je me suis endetté de 15 millions de centimes. Je suis entre le marteau et l'enclume», fulmina Brahim, jeune chômeur.