Le « tout va bien » en matière d'hébergement et de restauration qu'affichent certains responsables de la délégation régionale des œuvres universitaires de Batna, qui nous ont reçus dernièrement, ne peut pas dissimuler la forte inadéquation entre les courbes de l'offre et de la demande en matière d'hébergement à moins d'une solution miracle. Déjà un rapport de l'université Hadj Lakhdar (Batna), présenté à l'APW en janvier, faisait état d'un déficit de 4455 lits. Les 10 résidences universitaires et les 3 annexes destinées aux étudiants de la circonscription géographique de l'unviersité de Batna, d'une capacité d'exploitation théorique de 13 514 lits, étaient largement dépassées. Avec les mêmes capacités d'hébergement l'année dernière (en faisant abstraction de 50 logements et la résidence universitaire des 1000 Lits qui vont être prochainement livrés) et devant l'impressionnant rush des 11 500 nouveaux étudiants inscrits pour la rentrée universitaire 2004-2005, l'adéquation semble a priori difficile à trouver. La réalisation des structures d'accueil arrive mal à suivre le nombre d'étudiants dont la progression est trop rapide. Sollicité pour donner son avis sur les appréhensions de certains responsables sur l'hébergement des étudiants, notre interlocuteur persiste dans son « tout va bien » qui se veut réconfortant : « C'est vrai qu'au début, nous avions eu des craintes mais avec l'acquisition des 50 logements à Kechida de types F2 et F3 et la réception de la cité universitaire des 1000 lits à la fin de septembre, tout rentrera dans l'ordre. » Ces propos réconfortants de notre interlocuteur ne semblent pas convaincants dans la mesure où les 1500 lits qui vont renforcer les capacités d'accueil existantes sont loin de répondre à la demande des nouveaux inscrits. En réalité, le nombre de lits acquis ne comble même pas le déficit enregistré l'année précédente. Le déficit en matière d'hébergement chez les filles sera plus important que celui de l'année dernière. Les cinq résidences universitaires de filles ; Khedidja Mahdaoui , 1er Novembre 1954, des Frères Aouadjra, Ammar Benflis et la résidence des 1000 Lits, sont saturées. Leur capacité d'exploitation théorique de 6576 lits était déjà exploitée d'une manière effective à 10 350 lits. Les résidences les plus surpeuplées sont celles de Ammar Benflis (capacité d'accueil théorique de 2000 lits avec une occupation effective de 3566 lits) et des 1000 lits (capacité théorique 1500 lits et une occupation effective de 2905 lits). Nous sommes en présence d'un surpeuplement évident des cinq résidences universitaires qui va certainement poser de sérieux problèmes aux nouvelles étudiantes. Pour la restauration, les œuvres universitaires de Batna disposent actuellement de 13 restaurants dont deux centraux qui servent ensemble entre 28 500 à 30 000 repas par jour. Avec les mêmes capacités de restauration, l'année dernière « le déficit en repas s'élevait à 8000 », notait un rapport de l'université de Batna. Cette année, la situation ne peut que se compliquer avec les 11 500 nouveaux étudiants inscrits. Certes, tout le monde pourrait prendre sa ration, mais en combien de temps ?