Le secteur de la santé n'en finit pas de s'enliser dans la crise. Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) seront en grève illimitée à partir de lundi prochain, rejoignant ainsi les médecins résidents déjà en grève illimitée depuis près de deux mois. Les réunions de conciliation tenues mardi et mercredi derniers entre les deux syndicats et les directeurs centraux de la santé n'ont abouti à aucun point d'entente entre les deux parties. Pour tenter une sortie de crise, le ministre a dû recourir une fois de plus à la menace, à défaut de faire des promesses. Intervenant en marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, Djamel Ould Abbès a clairement expliqué que la justice a tranché et que ces mouvements de grève sont illégaux. «Cette démarche est absurde et scandaleuse mais la tutelle reste fidèle à sa ligne de conduite de ces dix dernières années : elle parle de dialogue, elle organise des réunions de conciliation où elle ne prend en compte aucune des revendications posées puis elle recourt dans le même temps à la désinformation médiatique et à la menace !» explique le docteur Yousfi, président du SNPSSP. La tentative d'intimidation est vaine ; les syndicats sont bien décidés à ignorer autant les promesses que les menaces. «Il est clair que le ministre n'a pas envie de régler les problèmes du secteur, il préfère déployer son énergie en usant des mêmes méthodes pour tenter de démobiliser et leurrer l'opinion publique» souligne le docteur Yousfi. La grève illimitée est inéluctable pour les deux syndicats qui reprennent la contestation au moment même où les médecins résidents penchent de plus en plus vers un maintien de la grève illimitée malgré les négociations en cours. Les trois syndicats travaillent d'ailleurs à coordonner leurs efforts. Des actions de protestation plus radicales sont envisagées.