Inculpé mais libéré sous caution. Ainsi s'est achevée jeudi soir au tribunal de New York la première partie du feuilleton de Dominique Strauss-Kahn. En France, ses amis politiques ont poussé un ouf de soulagement, estimant que «la défense a gagné une bataille, mais qu'il lui reste à remporter la guerre». D'autres proches ont soutenu que cette libération conditionnelle lui permettra de bien préparer sa défense. Seulement voilà, le Parti socialiste (PS) commence petit à petit à prendre ses distances avec celui qui était, jusqu'à samedi dernier, le meilleur candidat pour gagner la présidentielle de 2012. Hier, André Vallini, député PS, a assuré que le parti socialiste n'est pas du tout impliqué dans l'affaire Strauss-Kahn. De son côté, François Hollande a prévenu que «quand bien même, l'hypothèse la plus terrible, les faits seraient démontrés et DSK condamné, ce serait la dérive d'un homme, pas celle du FMI, ni de la France qui l'a nommé ou du PS dont il est membre». Plus explicite encore, le député Vert, Daniel Cohn-Bendit, a appelé à tourner définitivement la page DSK et à s'unir autour de la première secrétaire du parti, Martine Aubry, à condition que cette dernière daigne annoncer sa candidature aux primaires avant fin juin. Il faut dire que la stratégie de la reconquête du pouvoir par les socialistes a pris un coup dur avec l'inculpation de DSK. Les primaires sont devenues encombrantes et Claude Bartolone, député PS de la Seine-Saint-Denis n'a pas manqué de demander leur annulation. Sarkozy, bien qu'il ait demandé à ses partisans de ne pas manifester publiquement leur joie après ce forfait, aurait en revanche lâché en privé que l'inculpation de DSK est une bonne nouvelle car l'ancien patron du FMI parlait avec Obama, Merkel et avait acquis une stature internationale indéniable. Mais cela ne veut aucunement dire que la route pour un deuxième mandat est ouverte pour Sarkozy. Il faudrait compter avec la vitalité de François Hollande qui est remonté de 3% dans les sondages. Ces derniers le placent d'ailleurs au second tour avec Sarkozy.