Gas Natural aurait prévu d'ouvrir son capital à Sonatrach pour payer le différentiel sur le prix du gaz après la décision de la Cour d'arbitrage de Paris du mois d'août 2010 qui avait statué en faveur de la compagnie nationale des hydrocarbures. L'information a été publiée hier par le quotidien économique espagnol Cinco Dias. Gas Natural qui a réagi hier par un communiqué a indiqué qu' «aucun accord n'a été conclu et qu'elle espérait des négociations, un résultat bénéfique pour les deux parties». Contactée, hier, pas nos soins, Sonatrach s'est «refusée de commenter une telle information». Selon le quotidien espagnol qui cite des sources industrielles, la compagnie espagnole va opérer une augmentation du capital pour permettre à Sonatrach d'entrer dans son capital en compensation d'une partie de la somme qu'elle doit lui payer. Gas Natural aurait déjà obtenu un accord de ses actionnaires. Une autre partie de la somme sera payée en espèces et une troisième partie à travers la révision de prix à l'avenir, selon Cinco Dias. Les contrats de vente de gaz qui lient les deux compagnies courent jusqu'en 2020 et 2021 pour un volume de 9 milliards de mètres cubes par an. Parmi les autres solutions envisagées pour payer Sonatrach, il y a aussi la prise de participation dans une centrale électrique. Les informations fournies par Cinco Dias sont très précises puisque même le pourcentage maximum des actions est indiqué. Ainsi la partie du capital qui sera contrôlé par Sonatrach ne devrait pas dépasser les 10%. On se rappelle qu'au mois d'août 2010, la Cour d'arbitrage de Paris avait statué en faveur de Sonatrach dans le différend qui l'opposait à Gas Natural sur le prix du gaz. La Cour avait estimé que Sonatrach avait le droit d'augmenter le prix. Après le bouleversement du marché pétrolier vers 2004-2005, période durant laquelle les prix du pétrole avaient doublé par rapport aux années précédentes, Sonatrach avait demandé à augmenter de 20% le prix du gaz vendu à Gas Natural à travers le gazoduc Pedro Duran Farrell qui passe par le Maroc. L'augmentation devait être étalée sur deux ans, selon la proposition de Sonatrach qui se basait sur les «clauses de flexibilité et de bouleversement» du contrat. Sonatrach demandait une réévaluation du prix pour tenir compte de l'évolution des cours pétroliers sur lesquels sont indexés les prix du gaz. Selon les estimations de Gas Natural, la facture à payer à Sonatrach serait de 1,97 milliard de dollars (environ 1,43 milliard d'euros).