Donner une chance aux détenus de retrouver plus tard une vie normale grâce à l'instruction en milieu carcéral, avec au bout un diplôme, peut être un facteur décisif pour une réinsertion positive. Les lourdes portes de l'établissement de rééducation des détenus de la wilaya de Biskra se sont ouvertes pour recevoir les journalistes venus couvrir les examens de détermination des niveaux scolaires des résidents, qui se sont déroulés cette semaine. Accompagné du procureur général de la cour de Biskra, Allaoua Halimi, le directeur de la maison d'arrêt d'El Alia nous a fait visiter l'aile où se déroule l'examen; celle-ci est surveillée à la fois par des enseignants détachés à cet effet par la direction de l'éducation, et des gardiens de prison. Cette double surveillance ne semble nullement troubler la sérénité des candidats. «Ce sont 305 détenus, entre hommes et femmes, soit plus de la moitié de la population carcérale qui passe cet examen aujourd'hui», affirme le procureur général, qui ajoute que l'objectif principal de cette formation continue et de ces examens n'est ni plus ni moins que la volonté affichée du ministère de voir rapidement le détenu réussir sa réinsertion au lendemain de sa libération. Dans la grande bibliothèque du centre de rééducation, transformée pour la circonstance en secrétariat d'examen, le directeur de la maison d'arrêt nous précise que «sur les 305 candidats qui composent aujourd'hui et demain, 239 sont issus de l'enseignement moyen et 66 de l'enseignement secondaire, sans aucun diplôme ni formation, parmi lesquels 43 se sont inscrits à l'examen du bac session de juin prochain.