Abdelaziz Belkhadem, Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), a reproché, mercredi lors de son passage à l'émission "Hiwar Essaa" de la chaîne de télévision nationale A3, à l'Instance de consultations présidée par Abdelkader Bensalah, d'avoir "ouvert grand les portes à d'illustres inconnus" ! Sans vouloir nommer précisément ces personnes ou ces partis qui ont été reçus par Abdelkader Bensalah et ses deux conseilleurs, le général Touati ainsi que Mohamed Ali Boughazi, Abdelaziz Belkhadem a estimé tout de même qu'il est "anormal qu'ils soient consultés pour des causes qui engagent l'avenir du pays". D'autre part, selon le SG du FLN, "l'avis des partis, personnalités, intellectuels et associations influentes prime sur celui de la majorité". Aux partis de l'opposition qui ont décidé de boycotter les consultations initiées par la commission de Bensalah, Belkhadem les a invités à revoir leur position car, selon lui, "il ne faut pas rater cette occasion afin d'écouter tous les avis". Dans ce sens, il a appelé à "faire changer d'avis les partis et les personnalités qui ont décliné l'invitation de l'Instance de consultations" parce qu'il "y va de l'avenir du pays". Par ailleurs, Belkhadem a révélé que le comité central du FLN n'a pas encore tranché définitivement la question de limitation des mandats présidentiels. Néanmoins, il n'a pas hésità à déclarer que la limitation des mandats dans un système parlementaire est "insensée", vu que "le parti qui gagne la confiance du citoyen est maintenu au pouvoir". Au sujet de la liberté d'expression, Belkhadem a proposé au cours de cette émission "la création d'un Haut Conseil de l'information" composé de professionels qui seront chargés de délivrer de la carte professionnelle du journaliste et la création d'un organisme de déontologie de la profession. Il a également proposé d'accorder aux journalistes une part du bénéfice de la publicité avec un taux qui ne doit pas excéder 30 %. S'agissant de l'ouverture du champ audiovisuel, le leader du FLN a affirmé qu'elle "est une question inéluctable et on y parviendra tôt ou tard". Ceci dit, selon lui, "nous ne sommes pas encore prêts", relève-t-il. Concernant les mouvements de protestation qui secouent ces derniers mois plusieurs régions dans le pays et qui "ont touché plusieurs secteurs depuis les évènements de janvier dernier", Abdelaziz Belkhadem a reconnu qu'ils défendent "des revendications légitimes". Selon le SG du FLN, ces revendications, "il faut les prendre en considération et les examiner et convaincre leurs auteurs des solutions proposées", a-t-il souligné. S'agissant des affaires intérieures du FLN bouleversé ces dernières semaines par un mouvement de dissidence qui demande le départ de Belkhadem de la direction du parti, Belkhadem a carrèment nié l'existence d'une crise au sein de son parti ! Selon lui, les militants dissidents ne sont qu'un "mouvement de personnes mis sur la touche qui concourent pour des postes". En plus, il a estimé que ce qui s'est passé lors de l'opération de renouvellement des structures du parti, caractérisée par plusieurs affrontements entre militants du FLN, était un "signe de bonne santé" ! "Les perdants sont toujours insatisfaits et ce sont ces personnes qui adhèrent au mouvement de redressement", a tenté de rassurer Belkhadem. Enfin, Abdelaziz Belkhadem n'a pas caché ses ambitions pour les prochaines échéances électorales même si à ce sujet il s'est contenté de dire que la décision de sa candidature à la prochaine présidentielle appartient au comité central. "Le FLN peut changer de secrétaire général avant la prochaine élection présidentielle", déclare-t-il en dernier lieu.