En phase finale d'une « compétition acharnée entre cinq wilayas du nord du pays », les responsables de Boumerdès sortent leur « joker » et tentent de peser de tout leur poids leurs atouts afin de convaincre Sonatrach de venir y installer son « mégacomplexe ». Le projet de la puissante compagnie pétrolière algérienne « consiste en un terminal gazier et pétrolier doté d'une raffinerie ultramoderne ». Les perspectives qu'il offre en termes d'emploi étant très alléchantes (5000 postes dans une première phase pour atteindre 10 000 lorsqu'il sera totalement opérationnel), son apport pour la fiscalité est très important et il est attendu du projet qu'il approuve l'activité économique de la région où il sera installé. D'où cette « rivalité » entre les wilayas présélectionnées. Afin de convaincre Sonatrach qui est « à un stade avancé dans les études du choix parmi les sites proposés », Boumerdès met en avant la superficie du site proposé (2000 ha dans la zone Legata-Zemmouri), la faible densité de la population dans le périmètre, l'accès facile à la mer (l'une des conditions majeures pour l'installation du complexe) et la situation du site (tout près des ports d'Alger et de Dellys, de l'aéroport et surtout de la voie ferrée, une autre condition sine qua non). La wilaya de Boumerdès table aussi sur l'autoroute Est-Ouest qui traverse une bonne partie de son territoire, l'élargissement de la RN 4 ainsi que la réalisation prochaine des rocades de Hammadi-Khemis El Khechna et de Chabet El Ameur. Le projet étant « soumis à une étude d'impact sur l'environnement et vu que le complexe serait doté de tous les mécanismes modernes à même de permettre de sauvegarder l'environnement », le wali de Boumerdès, Ali Bedrici, tient à rassurer la population sur ce plan. « Nous avons toutes les assurances que le projet n'affectera en rien l'environnement. S'il devait y avoir quelques retombées négatives, le projet renferme sans doute une charge considérable d'impact positif sur les plans économique, social et culturel. 10 000 employés qui viennent de toutes les régions du pays représentent un apport pour la création d'emplois indirects, comme ils représentent une force de changement, de proposition au sein de la société. Cela sur les plans social, économique et culturel », commente un cadre local. Or, les grands absents de ce « débat semblent être les associations écologiques qui, elles, doivent pourtant avoir leur mot à dire ».