Les services de la gendarmerie d'El Kala (El Tarf) ont mis la main sur un contrebandier transportant 35 kg de corail brut dans la nuit de samedi à dimanche. C'est au cours de l'échange entre un pilleur de corail et un contrebandier que les gendarmes embusqués sont intervenus. Le premier a pu prendre la fuite mais le second s'est fait prendre la main dans le sac. Son véhicule a été saisi. Depuis début janvier, les services de sécurité ont intercepté 200 kg de corail brut et interpellé 25 individus. Le trafic de corail a atteint des proportions encore jamais connues. Il y a dans le port d'El Kala, près de 400 petites embarcations inscrites comme «plaisanciers» qui sortent au petit jour pour revenir en fin d'après-midi aussi propres qu'un sou neuf. Le spectacle, surprenant, de cette nuée d'embarcations qui sortent et qui rentrent est devenu une attraction qui attire les curieux. Le pillage du corail procure des revenus à 1200 personnes au bas mot, une véritable usine. Les filles s'y sont mises aussi. «Il n'y a pas une famille à El Kala qui ne fait pas le corail en ce moment», aime-t-on à répéter pour stigmatiser l'ampleur du trafic qui, avec son réseau de passeurs en Tunisie, s'est banalisé au point qu'il alimente les réseaux de trafic de devises et de stupéfiants. Les dinars tunisiens vendus au bord de la route, à Oum Teboul, proviennent de la contrebande du corail, nous indique un revendeur. Une sourde lutte se déroule en ce moment loin des yeux et des oreilles pour 80 embarcations qui doivent être distribuées dans le cadre du dernier dispositif Ansej. C'est le énième programme du genre dans le secteur de la pêche qui va, comme les précédents, doter en moyens non pas la pêche mais les braconniers.