Présentée samedi soir en avant-première au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, Lissan Eddin Ibn Al Khatib est la pièce avec laquelle sera représentée la capitale du Djurdjura au sein de celle des Zianides, dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Une nombreuse assistance a eu à découvrir ce spectacle retraçant une partie des merveilles de l'histoire andalouse durant le XIVe siècle. Du palais royal à la «bouteille», de la bouteille aux «jolies» et d'ici à «on ne sait pas où on y va !», c'est une tranche du quotidien de la plupart des jeunes Andalous qui vivaient dans une situation de profond conflit dès l'arrivée des musulmans à Carthage. C'est une scène qui a été présentée à travers la pièce Lissan Eddin Ibn Al Khatib. Un coup d'art, un trait d'histoire Ibn Al Khatib (1313 - 1374), de son vrai nom Lissane Eddine Ibn El-Khatib Abou Abdallah Mohamed Ibn Abdallah Ibn Saïd El-Khatib, était un ministre arabo-andalou et grand savant ayant marqué l'histoire de l'Andalousie musulmane par ses nombreux écrits sur l'histoire, la philosophie, la médecine, la théologie et la littérature. Les événements de cette pièce se déroulent au quatorzième siècle dans «une Andalousie ayant perdu la plus grande partie de son territoire (Cordoba, Séville, Tolède, Murcia et Valence), minée par des conflits politiques incessants, des troubles sociaux récurrents et effritée par une grande déchéance morale», lit-on dans le synopsis de la pièce théâtrale. Le rideau est levé sur une scène bouleversante, lorsqu'Ibn Al Khatib se trouvait dans l'obligation de quitter l'Andalousie pour aller vers le Maghreb (Tlemcen, puis Fès). Dans le vif du sujet, on a essayé de s'étaler pour expliquer les circonstances et les raisons à l'origine de cet exil-surprise à travers une démonstration de la nature des relations liant Lissan Eddin et le roi Al-Ghanni Billah et son ministre Ibn Zoumrok, ainsi que le sultan Abedou El-Aziz qui lui accorda son «protectorat royal», afin de le protéger des Andalous qui le poursuivaient. Les hostilités se poursuivront jusqu'à ce que Ibn Al Khatib soit contraint «de fuir de la cour du royaume des Béni Al Ahmar vers le Maghreb, chez les Béni Merrine» où il apprendra à ses dépens la ruse et les coups bas. C'est ainsi qu'il fut assassiné en 1374, juste après la mort du sultan Abedou El-Aziz, suite à une maladie. Mise en scène par Lazhar Belbaz et sous l'œil de Fouzia Ait El Hadj, ex-directrice du théâtre Kateb-Yacine, cette pièce, interprétée en arabe académique, a vu la participation de 31 artistes dont de jeunes talentueux. Quant au rôle principal de la représentation théâtrale (personnage de Lissan Eddin Ibn Al Khatib), il a été joué par Abd El-Hamid Kouidri. La pièce sera présentée du 22 au 28 juin courant dans cinq wilayas du pays (Mascara, Aïn Temouchent, Oran, Sidi Bel Abbes et Relizane. L'ultime présentation sera réservée pour Tlemcen, le 30 de ce mois, avant de faire la tournée d'un mois (du 1er au 29 juillet prochain) dans plusieurs autres wilayas.