Le président Abdelaziz Bouteflika était hier chez les militaires de l'Académie interarmes de Cherchell, où il a présidé la cérémonie de sortie de la 39e promotion d'officiers stagiaires. Le chef de l'Etat, par ailleurs ministre de la Défense nationale, n'a pas parlé durant les quatre heures qu'il a passées au milieu des officiers supérieurs de l'ANP. Le chef d'état-major de l'ANP, Gaïd Salah, a pour sa part disserté sur les missions et le rôle des forces armées dans «la pérennisation de la sécurité et de la stabilité du pays». Une stabilité qui exige, selon lui, de «la persévérance à suivre et analyser en permanence les développements des événements qui caractérisent cette étape à la fois sensible et difficile que traversent notre continent africain et notre région arabe proche ou lointaine et en limitant ses effets négatifs». Il a survolé la géopolitique à la faveur des bouleversements politiques survenus dans la région. Tout en louant les bienfaits de la réconciliation nationale, le chef d'état-major a, cependant, réaffirmé la nécessité de poursuivre la lutte antiterroriste. Il a souligné à ce propos que la paix et la sécurité «sont d'ores et déjà une réalité concrète dans notre pays. Leur consolidation demeure et demeurera constamment une mission fondamentale parmi celles assignées à l'Armée nationale populaire aux côtés des autres services de sécurité».Si le général-major Gaïd Salah a estimé que cette mission «exige de tirer le meilleur parti des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, autant elle exige, nécessairement, de poursuivre nos efforts de harcèlement des résidus terroristes, de resserrer l'étau sur eux et sur leurs acolytes des bandes de contrebandiers et du crime organisé, de surveiller et contenir leurs mouvements à l'échelle locale et régionale, notamment au niveau des pays du Sahel». L'ombre des événements de Libye a plané sur le discours du chef d'état-major. Il a indiqué que les terroristes et leurs acolytes «ont en effet grandement subi les conséquences des événements en cours dans la région, ce qui a dynamisé, dans ce cadre et ces circonstances particulières, les efforts de coordination sécuritaire ainsi que les démarches vers une cohésion opérationnelle entre les armées des quatre pays pour arriver au niveau souhaité». Pas un mot du général-major sur la bavure militaire qui a coûté la vie à Mustapha Dial, jeudi dernier, dans la localité de Azazga (Tizi Ouzou). «L'esprit de sincère fraternité qui a prévalu entre militaires et citoyens» qu'il a évoqué à l'occasion n'a pas suscité chez lui de commentaire au sujet de la victime. La cérémonie s'est terminée au rythme de la fanfare militaire exécutée par la troupe de la Garde républicaine sur une chanson du patrimoine kabyle Therwi Dhakhessar. Le rythme était certes entraînant, mais le titre sournois.