Le chef d'état-major de l'ANP a assuré que l'institution militaire “poursuivra sa lutte contre les inconscients”, en se référant aux terroristes “qui n'ont pas rejoint les rangs de la réconciliation nationale”. Le général-major Ahmed Gaïd Salah a déclaré hier, à l'Académie militaire interarmes (AMIA) de Cherchell (Tipasa), que l'Armée nationale est concernée au premier chef par “la paix et la stabilité de l'Algérie”, qu'elle poursuivra sa mission de “défense de son peuple” et la lutte contre le terrorisme. Dans son allocution d'ouverture de la cérémonie de sortie de la 35e promotion du commandement et de l'état-major et de la 38e promotion des élèves officiers de l'active de la formation fondamentale, le chef d'état-major de l'ANP a assuré que l'institution militaire “poursuivra sa lutte contre les inconscients”, en se référant aux terroristes “qui n'ont pas rejoint les rangs de la réconciliation nationale”. Qualifiant la Charte pour la réconciliation et la paix d'“initiative civilisationnelle et spirituelle”, le général Gaïd Salah a rappelé que celle-ci a été “plébiscitée par le peuple algérien et soutenue par l'Armée nationale populaire”. Il s'est également félicité de la présence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour présider la cérémonie dans l'établissement militaire de formation. Il a, en outre, fait part de “la modernisation” de l'AMIA, elle-même comprise dans “la démarche de professionnalisation” qui a été initiée par l'armée depuis quelques années. Ahmed Gaïd Salah a aussi insisté sur la préservation de “la confiance” entre l'Armée nationale et les Algériens, plaçant les prérogatives de l'ANP dans “le cadre constitutionnel”. Concernant la formation dispensée à l'académie de Cherchell, le général-major a parlé de son renforcement dans le respect “des valeurs nationales et des principes du 1er Novembre 1954”. Cette dernière information a été confirmée par la suite par le directeur de l'Académie militaire interarmes, le général Abdelghani Malti qui a annoncé la mise en œuvre d'un nouveau programme pour l'année prochaine 2007-2008. Aux élèves sortants, il les a appelés à rester “fidèles”, notamment à l'Armée nationale et aux martyrs, ainsi qu'aux valeurs de la République. Au premier magistrat du pays, il a demandé, en sa qualité de chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, de donner le coup d'envoi pour la cérémonie de sortie des 35e et 38e promotions. Hier, le chef de l'Etat, à son arrivée dans la matinée à l'AMIA, a été accueilli par le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, le général-major Ahcène Taffer, et le général Malti, avant de passer en revue les troupes qui lui rendaient les honneurs. Une heure après, soit vers 10h15, il a procédé à l'inspection des neuf carrés d'officiers et d'élèves officiers, avant de rejoindre la partie réservée aux officiels et invités, où se trouvaient certains ministres (de l'Intérieur, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Jeunesse et des Sports, et des Moudjahidine), des cadres supérieurs de l'ANP, le corps diplomatique et les médias. Le président de la République aura également à féliciter, plus tard, les six majors de promotion, dont trois Algériens, un Syrien, un Tunisien et un Palestinien. L'académie de Cherchell est le “premier établissement de formation” dans l'Algérie indépendante, qui a démarré en 1963. Mais, ce n'est qu'en 1979 qu'il a introduit la formation supérieure pour le commandement. La 35e promo de commandement et de l'état-major comprend 198 officiers stagiaires, dont 189 Algériens et 9 étrangers, venus des “pays frères et amis” (3 Libyens, 1 Tunisien, 1 Mauritanien, 1 Sahraoui, 1 Malien, 1 Palestinien et 1 Syrien). Quant à la 38e promo de la formation fondamentale (ou de base), elle regroupe 511 élèves officiers de l'actif, dont 506 Algériens et 5 étrangers (2 Sahraouis, 2 Nigériens et 1 Palestinien). Les deux promotions portent le nom de Saïd Bouali, un martyr de la guerre de Libération nationale. On apprendra ainsi que ce dernier était membre de l'Organisation secrète (OS) et du “groupe des 22”. Il est décédé en janvier 1958 “dans la wilaya IV historique”. Notons enfin que le temps maussade n'a pas déteint ni sur le rendez-vous annuel ni sur le moral de l'assistance. Bien au contraire, la wilaya de Tipasa s'est parée de ses plus beaux habits, un peu exagérément pour certains, et l'académie de Cherchell, entourée de ses arbres familiers et de roses, a vibré maintes fois au son des youyous et des applaudissements des familles des officiers et des élèves officiers. “Aujourd'hui, c'est notre fête à tous. L'Algérie pourra toujours compter sur ses enfants, ceux qu'elle a aidés et formés”, nous a confié, d'une voix émue, une femme, mère d'un élève officier. H. A.