Le 25 du mois en cours est institué Journée nationale du tourisme. Hormis une tournée touristique à l'est et à l'ouest du pays, initiée par le département du tourisme et de l'artisanat, de concert avec l'ONT, il n'y a pas eu de faste célébration, ni de message transmis lors de cette journée, ni de conférence thématique liée à l'occasion. Néanmoins, des villes ont été ciblées pour faire découvrir à quelques médias nationaux, histoire de faire du marketing, les atouts touristiques que recèlent notamment les sites culturels de Tlemcen ou le site thermal de Guelma, ou encore les paysages littoraux de Aïn Témouchent. Dans le même sillage, l'on apprend qu'il y a eu l'inauguration d'hôtels haut standing dans l'Oranie, pendant que l'antique Cirta pâtit de l'absence d'une structure hôtelière digne de son patrimoine historico-culturel. La destination Kabylie avec ses pittoresques montagnes, le patrimoine culturel des Aurésiens des Nememchas et les féeriques étendues oasiennes et sahariennes n'étaient pas au programme des initiateurs... Quant au visiteur qui débarque sac en bandoulière en villégiature à Alger, il se sentira quelque peu perdu. D'abord, il n'est pas aisé de dénicher un document-guide sur les étals des librairies de la capitale, ensuite la direction de tourisme de wilaya se montre chiche quant à la disponibilité d'un pareil guide de voyage à mettre à la portée de tout visiteur en quête de dépaysement. Si vous vous présentez à une agence de voyages, la chance de vous faire remettre un guide pratique est ténue. Quant à la direction de culture de wilaya nichée à la maison du Millénaire, ses services ne voient pas utile de produire un semblant de manuel à même d'orienter le commun des mortels sur les sites et monuments historiques de la médina. L'on a eu vent d'une école destinée à la formation de jeunes guides qui serait chapeautée par une institution culturelle, mais le projet semble ne pas dépasser le vœu pieux.Le visiteur, national ou étranger, peut, à loisir, déambuler dans le dédale de l'antique cité en empruntant un parcours en droite ligne, à défaut d'effectuer un circuit. A notre grand dépit, le cœur de la médina de Sidi Abderrahmane n'est plus palpitant comme par le passé, malgré ses palais chargés d'histoire et ses douérate et ruelles dont la mémoire peine désormais à perpétuer.Un cœur où le fonds immatériel se mesure à peine à quelques artisans qui demeurent rivés à leur passion, sinon le vide que se disputent cloaques repoussants et monticules d'immondices qui tapissent ses venelles et ses aires ternes.