Des dizaines de syndicalistes et travailleurs de l'Entreprise du transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) ont organisé hier un rassemblement devant le siège de la direction de l'entreprise, située rue Ahmed Ghermoul (Alger), pour contester les élections de renouvellement des sections syndicales (UGTA). Les protestataires dénoncent des «manipulations et infractions à la loi qui entourent la procédure des élections pour renouveler les bureaux syndicaux». Selon l'un des délégués des contestataires, «l'actuel bureau du syndicat d'entreprise est lui-même illégal. Son mandat a expiré il y a plus d'une année. Il n'empêche qu'en avril dernier, un comité de participation a été installé, sans concertation avec les travailleurs, mais qui négocie en leur nom». Un autre syndicaliste rétorque : «Le secrétaire général du bureau syndical ne devrait même pas se présenter aux élections puisque c'est un cadre supérieur de l'entreprise en sa qualité de chef de département. Plus grave encore, il est le président du CP». Les protestataires évoquent donc les articles 10 et 12 du statut particulier, régissant l'UGTA, qui interdit ce genre de cumul de fonctions. «L'article 10 stipule concernant les critères d'un candidat aux élections : ''ne pas occuper une fonction lui conférant un pouvoir de recrutement, de sanction ou de licenciement''», a-t-on précisé. Toujours d'après les délégués des travailleurs de l'Etusa, qui détiennent une pétition signée par 598 personnes, «le SG, président du CP, et ses complices ont encore enfreint la loi en désignant les membres de la commission électorale». «L'actuel SG et ses amis vont se présenter aux élections du 4 juillet prochain sans même présenter de bilans moral et financier du mandat précédent», ont-t-ils souligné. Et d'ajouter : «Nous réclamons l'intervention du secrétaire général de l'UGTA et des autorités compétentes pour arrêter cette mascarade. Il faut annuler tous les scrutins en cours et entamer une enquête pour situer les responsabilités quant aux transgressions à la loi». Les contestataires qui ont choisi le vendredi pour organiser leur action de contestation «par souci de ne pas perturber le bon fonctionnement de l'entreprise», menacent, dans le cas où on leur «impose des élections ce 4 juillet», d'entamer une grève de la faim le jour même.