Il a 50 ans de carrière artistique au compteur. C'est un vieux brisquard des Beaux-Arts. Il a 70 ans, mais il jure avec la gérontologie. Il a toujours cette fougue et cette verdeur juvénile qui lui donne des ailes de l'amour et la passion de l'art, la création dans le monde arabe. Il s'appelle Abdellatif Zine, le grand plasticien marocain et ami de Khedda. Abdellatif Zine, enfant terrible et de la balle de Marrakech (Maroc), est un artiste peintre inclassable. Car ne ressemblant guère aux autres. Abdellatif Zine a exposé aux USA, en France, au Sénégal, en Espagne, au Brésil, en Iran, au Japon… Partout dans le monde, depuis 1960. Il a été aussi producteur de pièces théâtrales (Carte de séjour, avec le théâtre municipal de Casablanca), assistant décorateur et sculpteur du film Errissala de Mustapha Akkad, auteur et compositeur de plusieurs chansons, président fondateur du Syndicat marocain des artistes plasticiens professionnels, fondateur de l'Union des syndicats des artistes marocains, président de l'Association nationale des arts plastiques (ANAP), membre fondateur de la Mutuelle des artistes… C'est dire du «pedigree» artistique de cet «homme orchestre» et saltimbanque des arts, pas du tout mineurs. Et de surcroît, Abdellatif Zine a une marotte, un challenge, un défi, un rêve. C'est réunir tous les acteurs et les actants des artistes peintres et autres plasticiens du monde arabe. C'est son initiative. Un projet ambitieux. Le lancement du Salon arabe d'art contemporain. Un rendez-vous annuel se tenant à Marrakech, et ce, durant cinq jours. La première édition sera étrennée le 22 févier et se poursuivra jusqu'au 26 févier 2012. NOTRE ART, NOTRE CIVILSATION L'idée de ce projet a germé, ici, à Alger, il y a 26 ans lors de la préparation d'une installation intitulée 5X5 (25 artistes venant du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, de Mauritanie et de Libye). Ainsi, le Salon arabe d'art contemporain sera placé sous le signe fédérateur «Notre art, notre civilisation». Abdellatif Zine présentera son projet non sans passion : «Il s'agit d'un concept artistique panarabe. Celui de faire connaître la créativité arabe. L'artiste arabe est arrivé à un haut niveau de la créativité. Notre art, c'est notre civilisation. Il fallait réunir les artistes arabes. C'est un projet civilisationnel. Un pays doit faire émerger ses talents. Il ne faut pas louper le rendez-vous avec cette fête. Il s'agit d'un langage universel que nous devons développer. Faire découvrir, connaître nos artistes. On doit investir sur l'artiste arabe. On ne peut aimer un pays sans culture ni créativité. Il faut que les Etats sachent investir dans la culture. Cet événement sera un rayonnement de la création picturale arabe à Marrakech… Créons ce carrefour afin que tous les intervenants du marché de l'art arabe apprennent à se connaître, à échanger leurs idées et à collaborer ensemble dans le but commun d'offrir au public une vision globale des réalisations et du talent des artistes du monde arabe. Quand tout semble s'écrouler, les arts restent les amarres des religions, races, civilisations et peuples…» Pour ce faire, Abdellatif Zine a pris son bâton de pèlerin pour sillonner le monde arabe et «prêcher» en faveur de son projet. Aussi, a-t-il été reçu par les ministres de la Culture d'Egypte, de Tunisie, de Jordanie, du Liban, des Emirats arabes unis… Tous adhèrent au projet. Abdellatif Zine était à Alger avant-hier. Il devait être reçu au ministère algérien de la Culture quant à la présentation et promotion de ce projet. Et par conséquent, faire de la prospection parmi les jeunes talents algériens et les galeries. Car il doit choisir un artiste par pays arabe. C'est sûr, Abdellatif Zine porte bien et beau son prénom ! Il est florentin ! www.salonarabart.com/